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Turquie: Öcalan affirme abandonner tout effort de dialogue avec Ankara


Samedi 29 mai 2010 à 18h56

ANKARA, 29 mai 2010 (AFP) — Le chef emprisonné des rebelles kurdes de Turquie Abdullah Öcalan a affirmé qu'il abandonnait ses efforts de nouer un dialogue avec les autorités turques, a rapporté samedi un journal kurde.

Détenu sur l'île-prison d'Imrali, dans le nord-ouest de la Turquie, où il purge depuis 1999 une peine de prison à vie, le fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avait adressé plusieurs appels au dialogue au gouvernement turc qui les a rejetés.

Maintenir ces effort "n'a plus de sens", a déclaré le chef du PKK à son avocat qu'il a rencontré dans sa prison, selon le site internet du journal Ozgur Politika.

"J'abandonne (les efforts de dialogue) après le 31 mai puisque je n'ai pas pu trouver d'interlocuteur", a expliqué Abdullah Öcalan. La "responsabilité repose maintenant" sur les dirigeants du PKK et sur le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), le principal parti pro-kurde de Turquie, a-t-il poursuivi.

"Je ne peux rien faire à partir d'ici. Ils décideront ce qu'il faut faire", a dit le dirigeant emprisonné. "J'espère que des civils innocents ne souffriront pas", a-t-il ajouté.

Abdullah Öcalan a tenu à souligner que sa décision ne revenait pas à appeler le PKK à intensifier la lutte armée. "Il ne doit pas y avoir de malentendu. Ce n'est pas un appel à la guerre", a-t-il dit.

Le PKK, interdit en Turquie et considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, a pris les armes en 1984 pour défendre les droits des kurdes. Ce conflit récurrent a fait environ 45.000 morts en 26 ans.

Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan exige que les combattants du PKK déposent les armes. Il avait annoncé l'année dernière l'octroi de davantage de libertés à la communauté kurde --environ 14 millions, selon les sources, des 78 millions d'habitants-- pour mettre fin au conflit, mais cela n'a pas été suivi d'effets.

Une "autonomie démocratique" pour la communauté kurde devrait être la solution, a estimé Abdullah Öcalan.

"A partir de maintenant, le PKK pourrait se réconcilier avec l'Etat ou pourrait trouver une solution... Ou le PKK pourrait être vaincu et disparaître... On ne sait jamais ce qui peut arriver dans une guerre", a-t-il conclu, cité par le journal.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.