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Turquie: nouvelles arrestations dans les milieux prokurdes


Vendredi 25 septembre 2020 à 09h23

Ankara, 25 sept 2020 (AFP) — Les autorités turques ont lancé vendredi un mandat d'arrêt contre 82 personnes actives dans les milieux prokurdes, dont un maire, accusées d'être impliquées dans des manifestations datant d'il y a six ans, a annoncé le bureau du procureur d'Ankara.

Les mandats d'arrêt ont été émis dans le cadre d'une investigation sur les violentes manifestations qui avaient éclaté en octobre 2014 pour protester contre le siège de Kobané, ville syrienne à majorité kurde, par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les arrestations visent 82 personnes établies dans la capitale turque et six autres villes.

Le maire de Kars (est), Ayhan Bilgen, a aussi été placé en garde à vue, ainsi que plusieurs ex-députés et dirigeants du HDP (Parti démocratique des peuples, prokurde), selon l'agence étatique Anadolu.

M. Bilgen avait été élu maire de Kars en 2019 sous l'étiquette HDP, qui représente aujourd'hui le second plus grand parti d'opposition au parlement.

Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis plusieurs années. Selahattin Demirtas, sa figure de proue et un ancien rival du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle, est en prison depuis 2016.

Après des élections municipales en 2019, les autorités turques ont arrêté ou remplacé plusieurs dizaines de maires élus sous les couleurs du HDP dans le sud-est de la Turquie.

Selon le HDP, le gouvernement a remplacé ses maires dans 47 des 65 villes qu'il avait remportées.

Le gouvernement affirme que le HDP est lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, groupe rebelle kurde), considéré comme "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le HDP rejette ces accusations et se dit persécuté en raison de son opposition farouche à M. Erdogan.

De violentes émeutes pour dénoncer le siège de Kobané par l'EI avaient fait plus de 30 morts en 2014 dans le sud-est de Turquie.

Les autorités turques accusent les dirigeants du HDP d'avoir organisé ces émeutes. Le HDP nie et accuse les forces de l'ordre d'avoir provoqué la violence.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.