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Turquie: nouvelle rixe au parlement dans un climat tendu


Lundi 2 mai 2016 à 18h32

Ankara, 2 mai 2016 (AFP) — Des dizaines de députés du parti au pouvoir et de la formation prokurde ont exprimé leurs différends à coups de poings lundi au parlement turc, provoquant une nouvelle interruption d'une réunion de la commission constitutionnelle, selon des images diffusées par la chaîne de télévision NTV.

Selon NTV, plusieurs élus sont sortis la lèvre ou l'arcade sourcilière en sang de la salle où était réunie la commission pour discuter d'une proposition controversée soutenue par le gouvernement de retirer leur immunité aux parlementaires.

La réunion de la commission avait déjà été interrompue à deux reprises la semaine dernière par des rixes entre élus du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir et du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

Le HDP voit dans cette proposition une manoeuvre du gouvernement visant à écarter du Parlement ses élus qui pourraient être poursuivis devant la justice -s'ils n'étaient plus protégés par leur immunité- pour leur soutien présumé aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.

Signe du climat tendu autour de ce débat, plus de 100 députés s'étaient présentés lundi à la réunion de cette commission constituée de 26 élus qui a démarré en milieu d'après-midi dans une salle archicomble. Une soixantaine d'élus AKP et une trentaine de parlementaires HDP étaient notamment présents.

Les discussions ont pris un tour physique après l'intervention du ministre de la Justice, Bekir Bozdag, qui a accusé des conseillers parlementaires du HDP d'avoir provoqué la dernière rixe, jeudi, selon NTV.

Les images diffusées lundi par certains élus sur Twitter montraient des députés bondissant sur les tables pour mieux fondre sur leurs adversaires, tandis que d'autres, restés à l'écart du coeur de la bataille, filmaient la scène ou lancaient des projectiles.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.