Samedi 26 novembre 2011 à 12h18
ISTANBUL, 26 nov 2011 (AFP) — Des tribunaux turcs ont ordonné samedi la mise en détention de 66 personnes accusées de liens avec les rebelles kurdes, ont rapporté les médias turcs.
Un total de 43 personnes ont été arrêtées au cours de cette nouvelle rafle à Istanbul, et le tribunal a ordonné la mise en détention pour 34 d'entre elles, accusées d'être liées au KCK (Union des communautés kurdes), a précisé l'agence turque Anatolie.
Parallèlement, une opération semble à Diyarbakir, dans les régions kurdes du sud du pays, s'est terminée à 32 mises en détention, toujours selon Anatolie, ce qui porte le total à 66.
Plus tôt cette semaine, 60 personnes liées aux mouvements kurdes avaient été arrêtées, dont 40 ont été ensuite placées en détention, au cours d'opérations policières simultanées dans plusieurs villes de Turquie.
Parmi elles figuraient des avocats du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, ainsi que des membres du principal parti pro-kurde (BDP, parti pour une société démocratique).
Le KCK, une organisation clandestine, est soupçonnée dêtre la branche politique du mouvement armé PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), en lutte depuis 1984 contre le pouvoir central, d'abord pour l'indépendance, puis l'autonomie des régions kurdes de Turquie.
Les autorités accusent le KCK, qui chapeaute le mouvement politique kurde, de vouloir remplacer les institutions officielles dans l'est et le sud-est anatoliens, peuplés majoritairement de Kurdes, et de favoriser une insurrection dans ces régions.
Depuis 2009, 700 personnes, selon le gouvernement, et 3.500 dont des députés et des maires, selon les milieux kurdes, ont été incarcérées pour collusion avec le KCK.
Deux intellectuels de renom ont également été incarcérés dans le cadre de cette vaste enquête au début du mois. On leur reproche notamment d'avoir participé à un forum politique pro-kurde.
L'arrestation de Ragip Zarakolu, écrivain et éditeur, et de la constitutionnaliste Büsra Ersanli ont provoqué des protestations en Turquie et à l'étranger.
Mais le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la ligne dure serait maintenue contre les nationalistes kurdes. "La Turquie n'autorisera jamais un Etat parallèle (du KCK). Et il n'est pas question de baisser les armes" face au PKK, a récemment déclaré M. Erdogan, qui avait lancé, sans succès, en 2009, une tentative d'"ouverture démocratique" en direction des Kurdes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.