Mardi 22 novembre 2011 à 10h14
ISTANBUL, 22 nov 2011 (AFP) — La police turque a procédé mardi à une vaste opération à travers le pays et arrêté plus de 60 personnes accusées de liens avec les rebelles kurdes, ont rapporté les médias turcs.
Les opérations policières ont essentiellement eu lieu à Istanbul et à Diyarbakir (sud-est), mais aussi dans différentes villes de Turquie, selon la chaîne d'information NTV.
Des avocats du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, ainsi que des membres du principal parti pro-kurde (BDP, parti pour une société démocratique), figurent parmi les suspects arrêtés, accusés de faire partie du KKC (Union des communautés kurdes), a-t-on souligné de source de sécurité locale à Diyarbakir.
Cette organisation clandestine est soupçonnée dêtre la branche urbaine du mouvement armé PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), en lutte depuis 1984 contre le pouvoir central, pour l'indépendance, puis l'autonomie des régions kurdes de Turquie.
Les autorités accusent le KCK, qui chapeaute le mouvement politique kurde, de vouloir remplacer les institutions officielles dans l'est et le sud-est anatoliens, peuplés majoritairement de Kurdes, et de favoriser une insurrection dans ces régions.
Depuis 2009, 700 personnes, selon le gouvernement, et 3.500, dont des députés et des maires, selon les milieux kurdes, ont été incarcérées pour collusion avec le KCK.
Deux intellectuels de renom ont également été incarcérés dans le cadre de cette vaste enquête au début du mois. On leur reproche notamment d'avoir participé à un forum politique pro-kurde.
L'arrestation de Ragip Zarakolu, écrivain et éditeur, et de la constitutionnaliste Büsra Ersanli, ont provoqué des protestations, en Turquie et à l'étranger.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.