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Turquie: nouveaux heurts entre manifestants et policiers dans le sud-est


Samedi 16 février 2008 à 18h39

DIYARBAKIR (Turquie), 16 fév 2008 (AFP) — De nouveaux heurts entre la police et des manifestants se sont produits samedi dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, au lendemain de violences qui ont coûté la vie à un manifestant, ont rapporté les médias.

Un jeune homme de 15 ans a été blessé mortellement à la tête vendredi à Cizre, petite ville proche de la frontière irakienne, lors de manifestations qui ont dégénéré en violents heurts à l'occasion du neuvième anniversaire de l'arrestation au Kenya du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan.

Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées.

Lors des funérailles de l'adolescent, organisées samedi dans la même localité, plus d'un millier de manifestants, des jeunes pour la plupart, ont affronté les forces de l'ordre, qui ont tiré en l'air et ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser, selon les images des chaînes de télévision.

Les manifestants ont saccagé plusieurs magasins, érigé des barricades dans les rues et lancé des pierres sur les agents de la police anti-émeutes, épaulés par des renforts venus des villes avoisinantes.

Une dizaine de manifestants ont été interpellés, indique l'agence de presse Anatolie.

A Hakkari, ville voisine, des heurts se sont également produits entre manifestants et la police.

Des agents turcs, aidés par les services de renseignement américains, avaient capturé Öcalan le 15 février 1999 à Nairobi, où le chef rebelle avait trouvé refuge durant plusieurs jours auprès de l'ambassade grecque.

Öcalan a été transféré en Turquie et condamné à mort pour trahison en juin 1999, une peine commuée en prison à vie après l'abolition de la peine capitale.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts depuis le début, en 1984, de l'insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.