Mercredi 3 novembre 2010 à 11h11
ANKARA, 3 nov 2010 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que les opérations militaires pourraient être réduites contre les rebelles kurdes qui ont prolongé une trêve unilatérale jusqu'en été 2011.
"Tant que l'organisation terroriste (le parti des travailleurs du Kurdistan, PKK, ndlr) (...) dépose les armes il n'y aura pas lieu pour les forces de sécurité de s'engager dans de telles opérations", a-t-il dit devant la presse.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, a annoncé lundi qu'il prolongeait une trêve décrétée en août jusqu'aux prochaines élections législatives turques, prévues pour juin 2011.
M. Erdogan a toutefois affirmé que l'armée et la police séviraient contre le PKK s'il menaçait l'ordre public. "Elles évalueront les renseignements obtenus et agiront", a précisé le Premier ministre et de s'interroger: "Est-il possible pour les forces de sécurité d'abandonner les armes. Ils rempliront leurs devoirs".
M. Erdogan a assuré qu'"il n'est pas question de mettre fin à la lutte anti-terroriste" en Turquie.
Ankara s'est récemment engagé dans des efforts discrets et prudents de dialogue avec les Kurdes pour convaincre le PKK de renoncer à la violence et mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts en 26 ans.
Le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan serait associé à cet effort, ses avocats servant d'intermédiaires. Des agents de l'Etat ont également des contacts avec lui dans sa prison, affirment ses avocats.
Sur ce point, M. Erdogan a reconnu que certains représentants avaient rencontré le chef rebelle mais rejeté des "marchandages avec les terroristes".
"L'Etat existe pour résoudre les problèmes (...) Si l'on veut surmonter des impasses, des initiatives de ce type doivent être prises", a-t-il ajouté.
Le président turc Abdullah Gül s'est réjoui mardi de la décision du PKK, chose rare car les responsables turcs se gardent généralement de commenter les cessez-le-feu du mouvement.
Le PKK a prolongé sa trêve au lendemain d'un attentat-suicide visant des policiers à Istanbul, qui a fait 32 blessés. Même si le PKK a affirmé être étranger à l'attaque, les autorités ont annoncé mardi que le kamikaze avait été identifié comme un de ses membres.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.