Mardi 1 septembre 2009 à 14h31
DIYARBAKIR (Turquie), 1 sept 2009 (AFP) — Des milliers de Kurdes se sont rassemblés mardi sur une place de Diyarbakir (sud-est), la principale ville kurde de Turquie, pour réclamer une paix "honorable" dans l'attente de réformes promises par le gouvernement pour mettre fin au conflit kurde.
Venus des provinces du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde), environ 20.000 manifestants dansaient aux mélodies des chants folkloriques sur la place de la gare, en centre-ville, a constaté l'AFP.
Les Kurdes de Turquie fêtent le 1er septembre comme une journée de la paix.
Les manifestants portaient des effigies du chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan et arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: "La solution du problème kurde ne peut être reportée".
La manifestation, baptisée "Oui à une paix honorable", intervient alors que le gouvernement turc mène depuis juillet une campagne politique pour venir à bout d'une rébellion armée kurde vieille de 25 ans et qui a coûté la vie à 45.000 personnes.
L'"ouverture démocratique" préconisée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan reste floue mais devrait de l'avis général comprendre une série de mesures législatives en faveur de la communauté kurde.
Lundi, le ministre de l'Intérieur Besir Atalay a annoncé à Ankara que le gouvernement présentera son plan d'action à l'Assemblée nationale après la fin des vacances parlementaires, en octobre.
Il a toutefois exclu une amnistie pour les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou un amendement constitutionnel, revendiqué par les milieux kurdes.
Une manifestation similaire était organisée par le DTP à Istanbul où environ 5.000 personnes se sont rassemblées sur la place de Kadiköy (sur la rive asiatique), selon les médias.
L'opposition parlementaire est très hostile aux efforts du gouvernement, craignant pour l'unité du pays tandis que les milieux kurdes, dont le DTP, jugent qu'ils n'iront pas assez loin.
Le chef du PKK Öcalan devrait de son côté annoncer depuis sa prison une "feuille de route" pour la question kurde. La trêve unilatérale décrétée par le PKK qui prenait fin ce mardi a été prolongée jusqu'à la fin du ramadan qui se termine le 22 septembre en Turquie, a annoncé la direction du parti dans un communiqué.
Les autorités turques n'ont jamais reconnu les trêves des rebelles et ont promis de les pourchasser jusqu'au dernier.
Ces dernières années, Ankara a élargi les droits culturels et linguistiques des Kurdes afin de renforcer ses chances d'intégrer l'Union européenne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.