Lundi 26 juillet 2010 à 13h41
ANKARA, 26 juil 2010 (AFP) — Les autorités turques ont commencé à libérer des enfants kurdes emprisonnés, pour certains depuis plusieurs années, après avoir jeté des pierres sur les forces de l'ordre, avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation, a annoncé lundi l'agence de presse Anatolie.
Cinq mineurs, âgés de 15 à 18 ans, ont été libérés dans la province de Mardin (sud-est), deux à Mersin (sud) et au moins huit à Adana (sud), après l'entrée en vigueur dimanche de la nouvelle loi, selon Anatolie.
Le Parlement turc a voté jeudi une loi limitant l'emprisonnement des enfants qui jettent des pierres sur les forces de l'ordre dans les manifestations, un texte qui concerne au premier chef la communauté kurde de Turquie.
Le parti au pouvoir AKP avait présenté ce texte pour remédier à la législation actuelle, qui a entraîné des centaines de condamnations à la prison de jeunes, certains âgés de 12 ans, provoquant les protestations d'organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International.
La nouvelle loi prévoit une amnistie pour les mineurs emprisonnés et rend plus difficiles les condamnations à la prison de mineurs arrêtés dans les manifestations, selon le député d'origine kurde Bengi Yildiz.
"Environ 190 mineurs actuellement en prison devraient sortir... Et des milliers d'autres actuellement jugés devraient bénéficier de cette loi", a-t-il déclaré la semaine dernière à l'AFP.
Les jeunes lançant des pierres sont des scènes fréquentes dans les manifestations kurdes, souvent organisées dans le sud-est du pays pour soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé considéré comme terroriste par la Turquie et de nombreux autres pays.
Entre 2006 et 2008, environ 2.500 mineurs âgés de 12 à 18 ans ont été présentés à des tribunaux pour enfants ou pour adultes, en vertu de la loi antiterroriste, selon le ministère de la justice.
La nouvelle loi précise que les mineurs reconnus coupables de participation à une manifestation interdite ou de faits relevant de la loi antiterroriste seront pris en charge dans des programmes de redressement.
Enfin, la nouvelle loi abolit les articles de la précédente loi autorisant les tribunaux pour adultes à juger des mineurs.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.