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Turquie: libération d'une chanteuse allemande kurde emprisonnée


Jeudi 1 octobre 2020 à 12h40

Istanbul, 1 oct 2020 (AFP) — Une chanteuse allemande kurde détenue depuis près de deux ans et demi en Turquie pour appartenance à une organisation terroriste a été libérée sur ordre d'un tribunal turc, a déclaré jeudi à l'AFP son avocate.

Hozan Cane, une chanteuse kurde de Cologne, de son vrai nom Saide Inaç, avait été arrêtée en juin 2018 tandis qu'elle accompagnait le parti prokurde HDP pendant la campagne pour les élections présidentielle et législatives.

En novembre 2018, elle avait été condamné à six ans et trois mois de prison pour "appartenance à une organisation terroriste". Cette condamnation a été invalidée par une cour d'appel et un nouveau procès est actuellement en cours.

"Mme Cane a été libérée mercredi soir", a affirmé à l'AFP son avocate Newroz Akalan, ajoutant que la décision a été "une surprise".

"Elle ne s'attendait pas à cela", a-t-elle ajouté.

Mais le tribunal a imposé une interdiction de quitter le territoire turc à la chanteuse, qui résidait à Cologne avant son arrestation, dans l'attente de l'expiration de la procédure judiciaire en cours.

"Elle est actuellement à Istanbul et prévoit une visite à sa famille à Manisa", dans l'ouest du pays, a affirmé son avocate.

La fille de Hozan Cane, Gönül Örs, avait aussi été placée en garde à vue en septembre 2019 et accusée d'appartenance à une organisation terroriste. Elle avait été libérée avec interdiction de quitter le territoire.

Un tribunal d'Istanbul a décidé jeudi de prolonger cette interdiction pour Mme Örs.

Selon sa famille, l'accusation visant la chanteuse s'est appuyée sur des photographies la montrant avec des combattants des YPG, une milice kurde syrienne qu'Ankara considère comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Selon les proches de Mme Cane, ces photos sont tirées d'un documentaire qu'elle a réalisé sur la persécution des Yézidis par le groupe Etat islamique en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.