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Turquie : libération d'un journaliste irakien employé par Vice news en prison depuis août


Mardi 5 janvier 2016 à 17h03

Diyarbakir (Turquie), 5 jan 2016 (AFP) — La justice turque a libéré mardi dans l'attente de son procès un journaliste de nationalité irakienne qui travaillait pour une équipe du site internet d'information Vice News arrêté fin août en Turquie pendant qu'il couvrait le conflit kurde, a-t-on appris de source judiciaire.

Mohammed Ismael Rasool avait été placé en garde à vue puis écroué le 31 août dernier par un tribunal de Diyarbakir, la grande ville du sud-est en majorité kurde de la Turquie, avec deux reporters britanniques de Vice News, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury.

Ces deux derniers avaient été libérés le 3 septembre.

M. Rasool a été remis en liberté sous un strict contrôle judiciaire, ce qui lui interdit notamment de quitter le territoire turc jusqu'à la fin de son procès, dont la date n'a pas encore été fixée, a-t-on précisé de source judiciaire.

Les trois journalistes avaient été arrêtés pendant qu'ils couvraient les affrontements entre forces de sécurité et rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont repris l'été dernier après plus de deux ans de cessez-le-feu.

Un tribunal de Diyarbakir les avait alors inculpés de "participation à des activités terroristes", leur reprochant notamment d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe djihadiste Etat islamique (EI) et le PKK.

La direction de Vice News, dont le siège est aux Etats-Unis, avait démenti ces accusations.

Au pouvoir depuis 2002, le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan est régulièrement épinglé par la communauté internationale et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses nombreuses pressions sur les médias.

La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF, derrière la Birmanie (144e) et juste devant la Russie (152e).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.