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Turquie: les sénateurs communistes demandent un débat "dès" la semaine prochaine


Vendredi 4 novembre 2016 à 18h26

Paris, 4 nov 2016 (AFP) — Les sénateurs communistes ont réclamé vendredi un débat parlementaire "dès" la semaine prochaine sur la situation en Turquie après l'arrestation dans la nuit de dirigeants et députés du principal parti prokurde de ce pays, le Parti démocratique des peuples (HDP).

"Il est urgent qu'un débat soit organisé dès la semaine prochaine au Parlement sur la situation préoccupante en Turquie", écrivent les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), ajoutant que "le respect des Droits de l'Homme ne saurait être bafoué au nom d'intérêts géopolitiques".

Le groupe CRC "apporte son soutien sans faille à l'ensemble des parlementaires arrêtés et exige que la France sorte de son silence face aux attaques répétées du gouvernement turc à l'égard des forces démocratiques et citoyennes", poursuit le communiqué.

Il demande par ailleurs l'audition par la Haute Assemblée de Selahattin Demirtas, co-président du HDP et député d'Istanbul, arrêté avec l'autre dirigeante du parti, Mme Figen Yüksekdag, et d'autres députés.

Cette opération "poursuit le glissement de la Turquie vers un État autoritaire après la levée arbitraire et sans fondement de l'immunité parlementaire de cinquante des cinquante-neuf députés du HDP en mai dernier, l'organisation d'une purge suite à la tentative de coup d'État du 15 juillet et la fermeture administrative de 160 médias turcs", affirme le communiqué.

Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a ensuite fait part de sa "colère" et de sa "vive indignation", estimant qu'avec ces arrestations, "le président turc Recep Tayyip Erdogan franchit une nouvelle étape dans l'établissement de la dictature". Il a appelé à "amplifier la campagne +#StopErdogan!+ ".

Pour le Parti socialiste, l'arrestation des deux co-présidents du HDP, "deux personnalités démocratiquement élues et respectées en Turquie", "est un choc".

"La lutte contre le terrorisme et contre les tentatives de déstabilisation politique ne peut justifier toutes les atteintes aux libertés", indique le parti dans un communiqué, soulignant que "cette escalade sans fin" suscite sa "plus vive inquiétude".

Le parti demande aux autorités turques de "justifier précisément leurs accusations" contre les responsables du HDP et appelle "les autorités européennes et internationales à accentuer leur pression sur la Turquie pour qu'elle reste fidèle aux principes et aux valeurs de la Convention européenne des Droits de l'Homme".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.