Jeudi 28 octobre 2010 à 11h21
ANKARA, 28 oct 2010 (AFP) — Les rebelles kurdes de Turquie s'engagent à épargner les civils et à poursuivre sans limitation de temps leur cessez-le-feu unilatéral si le gouvernement turc accepte le dialogue, a déclaré le chef militaire des rebelles, dans une interview publiée jeudi.
"Nous sommes favorables à un cessez le feu permanent... Nous attendons. Nous n'avons pas encore pris de décision", a déclaré Murat Karayilan, chef militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au journal turc Radikal.
Le PKK, qui est en lutte armée depuis 26 ans dans le sud-est de la Turquie pour la défense des droits de la minorité kurde, avait annoncé un cessez le feu unilatéral le 13 août, qui doit se terminer fin octobre.
Conforté par sa victoire lors d'un référendum constitutionnel, le 12 septembre, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a pour sa part lancé une nouvelle initiative visant à résoudre le problème kurde.
Les autorités ont selon la presse associé à cette initiative le dirigeant historique du PKK, Abdullah Öcalan, qui est emprisonné à vie, ses avocats agissant comme intermédiaires.
Cette initiative politique est une gageure pour le gouvernement Erdogan, dans un pays où une partie de la population considère le PKK comme l'ennemi public numéro un, et s'oppose à toute tentative de dialogue avec les rebelles.
Interrogé par Radikal dans son repaire des monts Kandil, au Kurdistan irakien qui jouxte la Turquie, Murat Karayilan a admis des "erreurs" à propos d'attaques ayant tué des civils. Il a pris l'engagement d'y mettre un terme, et a indiqué que le PKK pourrait "s'excuser" pour de tels actes.
Les militants du PKK sont aujourd'hui mieux "formés" pour prévenir de telles attaques touchant des civils, qui "ne se reproduiront plus jamais". "C'est un message à la société" turque, a-t-il dit.
"La balle est dans le camp opposé", en ce qui concerne les efforts pour mettre fin au conflit, a-t-il dit.
"La fin des opérations (contre le PKK) pourrait être une étape. Faire progresser le processus de dialogue avec Öcalan est important", a-t-il ajouté.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.