Lundi 8 février 2010 à 11h54
ANKARA, 8 fév 2010 (AFP) — Accusé d'avoir enterré vivante sa fille dans le jardin familial, dans le sud-est de la Turquie, parce qu'elle parlait à des hommes, le père de la victime, et son grand-père, risquent la prison à vie lors du procès qui s'ouvrira bientôt, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Ayhan Memi, 40 ans, et Fethi Memi, 65 ans, seront vraisemblablement inculpés dans l'acte d'accusation préparé par le parquet de Kahta, ville kurde de l'est anatolien, pour "homicide prémédité avec circonstances aggravantes, perpétré avec cruauté", a-t-on indiqué de source judiciaire locale.
Le code pénal turc requiert la prison à vie pour ce genre de crime.
Les deux hommes ont refusé de communiquer avec les enquêteurs et les procureurs après leur arrestation, début décembre, suite à la découverte dans le jardin familial, dans une fosse de deux mètres de profondeur creusée tout près du poulailler, du cadavre en décomposition de Medine, 16 ans.
La jeune fille était portée disparue depuis environ 40 jours.
Une autopsie de la victime, retrouvée ligotée, a révélé des faits macabres: elle était vivante au moment de son enterrement, car les médecins légistes ont retrouvé de la terre dans ses poumons et son estomac.
Cette jeune Kurde "n'était jamais allée à l'école, et elle savait peut-être à peine lire et écrire", a indiqué à l'AFP au téléphone un journaliste local, Muhammed Cevik, propriétaire du quotidien Kahta actualités.
Le gouvernement et les associations ont accru leurs efforts au cours des dernières années pour mettre un terme à ces "crimes d'honneur", qui font de nombreuses victimes chaque année.
Les sondages montrent qu'ils bénéficient encore d'une large tolérance dans les zones kurdes où ils sont le plus souvent commis.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.