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Turquie: les détenus kurdes cesseraient leur grève si öcalan reçoit des visites


Mercredi 7 novembre 2012 à 14h27

ANKARA, 07 nov 2012 (AFP) — Des centaines de détenus kurdes en grève de la faim dans les prisons de Turquie pourraient mettre un terme à leur mouvement si Ankara autorisait les visites au chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan, ont indiqué mercredi à l'AFP des représentants des protestataires.

"Si les avocats d'Öcalan peuvent lui rendre visite à (la prison d') Imrali, je pense que ce mouvement pourra prendre fin", a indiqué à l'AFP Selahattin Demirtas, le co-président de la principale force pro-kurde légale de Turquie, le BDP (Parti pour la paix et la démocratie).

Les autorités refusent à Öcalan depuis un an et demi toute visite de ses avocats et de sa famille.

Une énième demande de ses défenseurs pour pouvoir le rencontrer "d'ici quelques jours" sur cette île-prison du nord-ouest de la Turquie devrait, cette fois, être acceptée, affirme M. Demirtas. "Des signes en ce sens nous ont été donnés" par Ankara, dit-il.

La fin de l'isolement d'Öcalan, 62 ans, dirigeant historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), en lutte armée contre les forces d'Ankara depuis 1984, constitue la principale revendication des grévistes au 56e jour de leur mouvement.

Ils sont au total 707 à refuser de s'alimenter dans une soixantaine de pénitenciers turcs, selon un décompte du BDP.

Le mouvement a été lancé le 12 septembre dernier, au jour anniversaire du putsch militaire de 1980, par une soixantaine de prisonniers et s'est, depuis, propagé.

Continuer à bloquer tout accès à Öcalan pourrait avoir des conséquences dramatiques, a averti M. Demirtas.

Dans une volonté d'apaisement, le chef de l'Etat, Abdullah Gül, a convoqué mardi soir le ministre de la Justice Sadullah Ergin pour s'informer de la situation des grévistes. Mais le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait assuré qu'il ne céderait pas au "chantage" des grévistes de la faim.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.