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Turquie: les combats entre forces de sécurité et PKK se propagent dans Diyarbakir


Mardi 15 mars 2016 à 11h05

Diyarbakir (Turquie), 15 mars 2016 (AFP) — Les combats qui opposent depuis trois mois les forces de sécurité turques aux rebelles kurdes dans le coeur historique de Diyarbakir (sud-est) ont gagné dans la nuit de lundi à mardi un autre district de la ville, faisant plusieurs morts dont un policier.

Des affrontements à l'arme automatique et au lance-roquettes étaient toujours en cours mardi matin dans le district de Baglar, dont plusieurs secteurs ont été placés sous couvre-feu par les autorités, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon des sources proches des services de sécurité, les incidents ont éclaté en soirée lorsque des jeunes partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont érigé des barricades et brûlé des véhicules en plusieurs endroits de Baglar.

Les forces de police sont intervenues pour les démanteler et se sont heurtées aux combattants rebelles. Un policier a été tué, ainsi que trois "terroristes", ont indiqué ces mêmes sources. Une dizaine de civils ont également été blessés.

Ces affrontements interviennent après un nouvel attentat-suicide à la voiture piégée qui a tué dimanche au moins 35 personnes en plein centre d'Ankara, jusque-là non revendiqué mais attribué au PKK par le gouvernement islamo-conservateur turc.

Le 17 février déjà, la capitale turque avait été le théâtre d'une attaque-suicide qui avait visé des bus transportant des personnels militaires, faisant 29 morts.

Un groupe radical dissident du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) s'en était attribué la responsabilité et avait annoncé d'autres attaques.

L'armée et la police ont engagé ces derniers mois des opérations d'envergure dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde, où le PKK a déclenché un "soulèvement" contre Ankara. Les combats y ont fait de nombreux morts, y compris des civils.

L'armée a annoncé la semaine dernière la fin de trois mois d'opérations dans le district historique de Sur à Diyarbakir, où le couvre-feu a commencé à être progressivement levé.

Depuis ce week-end, l'armée et les forces spéciales de la police ont par ailleurs engagé des opérations d'envergure dans trois autres villes du sud-est turc également placées sous couvre-feu, Nusaybin, Yüksekova et Sirnak.

Le conflit kurde a repris l'état dernier et a fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement avec le PKK fin 2012.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.