Mercredi 20 avril 2011 à 13h15
ANKARA, 20 avr 2011 (AFP) — Des candidats aux prochaines législatives turques soutenus par le principal parti défendant la cause kurde ont commencé à faire appel mercredi de l'interdiction de prendre part au scrutin décidée à leur encontre par le Haut conseil électoral (YSK), selon l'agence de presse Anatolie.
L'YSK, qui a décidé lundi soir d'évincer ces sept candidats indépendants, proches du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), en raison de leurs antécédents judiciaires, devrait revenir sur sa décision pour plusieurs d'entre eux, a révélé la presse, citant sans les nommer des membres du Haut conseil.
Gültan Kisanak, déjà membre du Parlement sortant, a été la première a déposer auprès de l'YSK les documents concernant sa candidature, d'après Anatolie.
La décision de rejeter les candidatures des sept personnes proches du BDP ainsi que de cinq autres se présentant en tant qu'indépendants pour les législatives, prévues pour le 12 juin, a provoqué de violents incidents mardi entre manifestants kurdes et police à Istanbul et dans le Sud-Est, peuplé majoritairement de Kurdes et où la situation restait tendue mercredi dans les villes.
Parmi ces candidats figure la célèbre militante Leyla Zana, qui a passé 10 ans en prison pour collusion avec la rébellion kurde, active depuis 1984 dans le Sud-Est anatolien.
Le BDP, le principal parti représentant la communauté kurde, menace de boycotter le scrutin.
Un parti n'obtient aucun siège au parlement s'il ne recueille pas au minimum 10% des suffrages exprimés à l'échelle nationale. Le parti favorable aux Kurdes préfère ainsi présenter des candidats indépendants pour contourner cette règle controversée.
L'ensemble des partis politiques ont critiqué la décision des autorités électorales qui frappe le mouvement kurde, déjà malmené par la justice.
Si les Kurdes boycottent les urnes, cela laissera le champ libre, dans le Sud-Est, aux candidats du pouvoir islamo-conservateur.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.