Samedi 2 juin 2007 à 11h48
ANKARA, 2 juin 2007 (AFP) — Le principal parti pro-kurde de Turquie, qui n'a aucune chance d'envoyer des députés au parlement, soutiendra des candidats indépendants issus notamment de ses rangs aux élections législatives prévues le 22 juillet, a-t-on appris samedi auprès de ce parti.
Le parlement turc compte de nombreux députés kurdes, mais les partis préconisant davantage de droits pour les Kurdes n'arrivent généralement pas à obtenir les 10% des voix nécessaires au plan national à une formation pour se faire représenter à l'assemblée. Et ce même s'ils arrivent en tête dans le sud-est, peuplé majoritairement de Kurdes, et y remportent généralement les élections locales.
Les candidats indépendants ne sont, quant à eux, pas soumis à un tel seuil.
Leyla Zana, l'ex-députée emprisonnée pendant dix ans (1994-2004) pour collusion avec les rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et lauréate 1995 du prix Sakharov des droits de l'Homme du parlement européen, ne s'est pas présentée, a-t-on précisé.
En revanche, ses trois anciens compagnons de cellule, Hatip Dicle, Sirri Sakik et Orhan Dogan, eux aussi d'ex-parlementaires, figurent parmi les candidats que le Parti pour une société démocratique (DTP) s'est engagé à appuyer.
La liste d'une soixantaine de candidats comprend par ailleurs des intellectuels de gauche comme Baskin Oran, professeur de sciences politiques à Ankara.
M. Oran est le coauteur d'un rapport sur les droits des minorités qui avait provoqué une levée de boucliers des milieux nationalistes et du gouvernement d'Ankara.
Le PKK a déclenché en 1984 une rébellion indépendantiste armée et Ankara le considère comme un mouvement terroriste.
Le DTP, créé en 2005, a succédé à toute une série de partis pro-kurdes interdits par la justice pour notamment leurs liens avec le PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.