Samedi 5 juillet 2025 à 15h51
Istanbul, 5 juil 2025 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé samedi que le processus de paix avec les Kurdes pourra aller de l'avant lorsque l'organisation armée du PKK, considérée comme terroriste par Ankara, aura commencé à déposer les armes comme elle s'y est engagée.
"Le processus va s'accélérer un peu plus quand l'organisation terroriste commencera à mettre en oeuvre sa promesse de déposer les armes", a-t-il dit à la presse, cité par l'agence étatique Anadolu, à son retour d'un sommet économique en Azerbaïdjan.
Ses propos interviennent avant une cérémonie prévue par le PKK au Kurdistan irakien pour commencer à détruire ses armes, qui pourrait avoir lieu entre le 10 et le 12 juillet.
Le PKK avait annoncé le 12 mai sa dissolution et la fin de plus de quatre décennies d'une guérilla qui a fait plus de 40.000 morts, répondant à un appel lancé fin février par son chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali, au large d'Istanbul.
"En signe de bonne volonté, un certain nombre de combattants du PKK, qui ont pris part aux combats contre les forces turques ces dernières années, détruiront ou brûleront leurs armes au cours d'une cérémonie", a dit lundi à l'AFP un commandant du PKK, sous couvert d'anonymat.
L'un des fondateurs du groupe, Mustafa Karasu, a toutefois déclaré que le gouvernement "n'a pas pris les mesures nécessaires", en accusant l'armée turque de "continuer ses attaques" sur les positions du PKK dans le nord de l'Irak et en soulignant l'absence d'amélioration des conditions de détention du fondateur du PKK, Abdullah Ocalan.
Samedi, M. Erdogan a par ailleurs déclaré qu'il allait rencontrer une délégation de la formation prokurde DEM, le troisième parti plus important au parlement turc, qui a joué un rôle central pour faciliter les pourparlers entre Ankara et M. Öcalan.
"Nous parlerons avec la délégation du DEM des mesures prises jusqu'à présent pour atteindre l'objectif d'une +Turquie sans terrorisme+ et de ce qui se passera ensuite", a déclaré M. Erdogan aux journalistes.
Aucune date n'a encore été fixée pour les discussions avec les élus du DEM, Pervin Buldan et Mithat Sancar, mais le chef des services de renseignement turcs, Ibrahim Kalin, se joindra à la réunion, a encore indiqué le président turc.
Selon des médias, la rencontre devrait probablement avoir lieu au début de la semaine prochaine. La délégation du DEM se rendra ensuite à Imrali pour rencontrer Abdullah Öcalan.
"Une toute nouvelle porte s'ouvrira devant nous avec le retrait complet des armes, du sang et des larmes", a ajouté M. Erdogan, affirmant que le désarmement du PKK "marquera le début d'une nouvelle ère pour la Turquie en termes de sécurité, de démocratie et de développement".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.