Page Précédente

Turquie: le porte-parole du parti d'opposition prokurde arrêté


Mardi 31 janvier 2017 à 16h11

Ankara, 31 jan 2017 (AFP) — Le porte-parole du parti d'opposition prokurde en Turquie a été arrêté mardi, après avoir été brièvement interpellé puis relâché la veille, a annoncé la formation sur son compte Twitter.

"Malgré sa libération hier, notre porte-parole Ayhan Bilgen a été arrêté aujourd'hui sous la pression du gouvernement", a tweeté le Parti démocratique des peuples (HDP).

Lundi, M. Bilgen, également député de Kars (nord-est), avait été interpellé puis relâché, avec une autre députée de sa formation, Meral Danis Bestas, qui a été maintenue en détention. En revanche, un autre député HDP, Idris Baluken, a été relâché sous liberté conditionnelle lundi.

Douze des 59 députés HDP sont ainsi détenus à travers le pays, dont les deux coprésidents du parti, Selahattin Demirtas et Figden Yuksekdag, arrêtés en novembre.

Ils sont accusés d'appartenir ou d'apporter leur soutien au PKK, qui mène depuis trois décennies une lutte armée pour exiger plus de droits et d'autonomie pour les Kurdes.

Le HDP a toujours nié être une vitrine politique pour le PKK, une organisation classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le parti d'opposition a estimé sur Twitter que cette arrestation visait à entraver la campagne contre la présidentialisation du système politique turc.

"Mais vous ne pourrez pas faire taire la voix du +NON+", a-t-il ajouté.

Le Parlement a validé le 21 janvier une réforme constitutionnelle qui vise à étendre les pouvoirs du président Erdogan. Le texte doit désormais être soumis à un référendum prévu au mois d'avril. Le HDP et le parti d'opposition sociale démocrate CHP font campagne contre ce texte.

Par ailleurs, une députée du CHP, Sera Kadigil, a été arrêtée mardi pour "injure au chef de l'Etat" et pour avoir "publiquement dénigré les valeurs religieuses et incité à la haine" à travers une série de tweets.

Baris Yarkadas, un député CHP présent au tribunal d'Istanbul en soutien à Mme Kadigil, a estimé que cette arrestation était liée à la campagne menée pour le référendum, les tweets en question remontant à 2015.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.