Jeudi 12 octobre 2006 à 17h02
ANKARA, 12 oct 2006 (AFP) — Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes Kurdes de Turquie) constituent toujours une menace pour la sécurité de la Turquie malgré la récente trêve qu'ils ont décrétée, a affirmé jeudi à Ankara un émissaire spécial américain.
Le PKK "doit déposer les armes et annoncer qu'il renonce à la violence", a indiqué aux journalistes le général à la retraite Joseph W. Ralston, chargé par Washington de la coordination de la lutte contre le PKK, au terme d'un entretien avec son collègue turc, l'ex-général Edip Baser.
L'ancien officier américain s'est félicité du cessez-le-feu unilatéral proclamé par le PKK le 1er octobre, mais a estimé que ce "premier pas" n'éliminait pas la menace que représentent ces rebelles pour la Turquie, alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan.
"Le PKK opère toujours dans des sanctuaires dans le nord de l'Irak", a-t-il souligné.
Les autorités civiles et militaires turques ont rejeté, comme elles l'avaient fait auparavant, cette quatrième trêve du PKK, qui se bat depuis 1984 pour l'autonomie du Sud-Est anatolien, à population majoritairement kurde.
L'armée a promis de pourchasser les rebelles jusqu'au dernier.
Le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, avait multiplié ses attaques contre les forces turques à partir de 2004 depuis ses bases arrières du Kurdistan irakien.
Depuis l'annonce de cette nouvelle trêve, l'intensité des combats a fortement diminué. Toutefois, deux premiers rebelles ont été abattus par l'armée mercredi dans la province de Sirnak et un troisième jeudi à Eruh, dans le Sud-Est.
M. Baser a de son côté indiqué avoir discuté avec son homologue américain de plusieurs "propositions concrètes", dont la fermeture du camp de réfugiés de Makhmour, près de Mossoul (nord de l'Irak).
Ankara demande depuis des années que ce camp, contrôlé par l'Onu et qui regroupe plusieurs milliers de Kurdes de Turquie, soit fermé, arguant qu'il est contrôlé par les éléments du PKK.
Ankara s'est souvent plaint de l'inaction de Bagdad et de Washington face au PKK dans cette zone, allant jusqu'à menacer cet été d'intervenir directement pour éradiquer les camps.
Déconseillant la Turquie de pénétrer en Irak, la Maison Blanche a assuré Ankara de son aide.
"L'usage de la force est une question très sérieuse. Il ne doit pas être la première option", a ajouté le général Ralston.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.