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Turquie: Le PKK officialise le cessez-le-feu, pas de retrait immédiat (agence)


Samedi 23 mars 2013 à 15h58

ISTANBUL, 23 mars 2013 (AFP) — Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont proclamé samedi la trêve à laquelle leur chef emprisonné Abdullah Öcalan avait appelé deux jours plus tôt et ont indiqué qu'ils attendraient que les autorités turques "prennent leurs responsabilités" avant d'entamer un retrait de Turquie.

"Nous (...) proclamons officiellement et clairement le cessez-le-feu qui est entré en vigueur à compter du 21 mars, date à laquelle a été prononcé le message" d'Öcalan, a déclaré le commandant militaire du PKK, Murat Karayilan, dans un message vidéo diffusé par l'agence de presse kurde Firat News.

"Les guérilleros du Kurdistan libre ne lanceront aucune action militaire (...) Mais si nos forces sont attaquées, elles se défendront bien sûr contre de telles attaques", a-t-il poursuivi.

Concernant le retrait de ses troupes de Turquie, auquel Öcalan a également appelé dans un message lu jeudi à l'occasion des fêtes du nouvel an kurde, le chef militaire du PKK a souligné qu'il ne pourrait commencer qu'après la mise en place par les autorités turques de mécanismes ad hoc.

"Si l'Etat turc, le gouvernement et le Parlement prennent leurs responsabilités et prennent les décisions nécessaires concernant le retrait, s'ils forment les commissions et les institutions nécessaires, s'ils créent les bases pour un tel retrait, alors nous accomplirons cela aussi", a-t-il souligné.

"Pour l'instant, nous attendons que ces bases soient posées", a ajouté M. Karayilan.

Emprisonné depuis 1999 sur l'île d'Imrali (nord-ouest), Abdullah Öcalan a appelé jeudi dans un message lu par un député kurde à Diyarbakir (sud-est), la principale ville des régions kurdes de Turquie, à un cessez-le-feu du PKK et à son retrait du territoire turc.

Cet appel s'inscrit dans un cycle de pourparlers de paix menés au cours des derniers mois par le chef rebelle emprisonné avec les autorités turques.

Le PKK, classé comme mouvement terroriste par de nombreux pays, dispose de bases arrière dans le nord de l'Irak, frontalier de la Turquie, vers lesquelles ses troupes pourraient se retirer.

A quatre reprises déjà depuis le début de la rébellion du PKK en 1984, Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Aucun n'a jusque-là débouché sur une solution à ce conflit qui a fait plus de 45.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.