Lundi 30 juin 2025 à 22h18
Istanbul, 30 juin 2025 (AFP) — Les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation armée considérée comme terroriste par Ankara, devraient entamer leur désarmement par une cérémonie qui aura lieu début juillet, a rapporté lundi le média kurde Rudaw.
"Entre le 3 et le 10 juillet, un groupe de membres du PKK, composé probablement de 20 à 30 personnes, déposeront leurs armes pendant une cérémonie qui aura lieu à Souleimaniyeh", la seconde plus grande ville du Kurdistan irakien, a indiqué Rudaw.
Le commandement du PKK est replié depuis des années dans les montagnes du nord de l'Irak.
"Il semble que ces développements se produiront probablement la semaine prochaine", a déclaré lundi Sezai Temelli, vice-président du groupe parlementaire du DEM, aux législateurs lundi.
Le PKK avait annoncé le 12 mai sa dissolution et la fin de plus de quatre décennies d'une guérilla qui a fait plus de 40.000 morts, répondant à un appel lancé fin février par son chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 sur une île-prison au large d'Istanbul.
Le dépôt des armes sera "une mesure de confiance" et "une geste de bonne volonté", a affirmé Rudaw citant deux sources dans le Kurdistan irakien.
Selon ces sources, Abdullah Öcalan devrait publier un nouveau message concernant le processus de paix "dans les jours qui viennent". "Après cela, le processus de désarmement débutera officiellement", ont précisé ces sources.
Selon Rudaw, après avoir déposé les armes, les combattants "retourneront ensuite à leurs bases, sans armes", démentant les informations selon lesquelles ils pourraient être détenus dans certaines villes de la région du Kurdistan irakien.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière qu'il rencontrerait dans les prochains jours une délégation du parti pro-kurde DEM, ayant joué un rôle clé dans l'échange de messages entre Abdullah Öcalan et Ankara.
"Nous sommes satisfaits des progrès réalisés en peu de temps dans le cadre des travaux visant à libérer la Turquie de la terreur", a-t-il dit après la réunion hebdomadaire du cabinet lundi.
"Les événements récents dans notre région ont confirmé à quel point ce processus est une étape précise et stratégique", a-t-il ajouté à propos des efforts déployés par la Turquie pour rétablir les liens avec sa minorité kurde, alors que le Moyen-Orient subit des changements sismiques déclenchés par la guerre de Gaza.
Sezai Temelli a confirmé lundi qu'une délégation de législateurs du DEM prévoyait de rencontrer le président Erdogan "le 8 ou le 9 juillet, après quoi ils visiteraient les partis politiques et se rendraient à Imrali", l'île où Öcalan est emprisonné depuis 1999.
L'armée turque entretient des dizaines de positions au Kurdistan autonome, dans le nord de l'Irak, d'où elle mène depuis des années des opérations terrestres et aériennes contre le PKK, qui avait été contraint de s'y replier.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.