Mercredi 19 février 2025 à 16h00
Istanbul, 19 fév 2025 (AFP) — Le patron des patrons turc Orhan Turan a été interpellé et emmené mercredi par la police à un tribunal d'Istanbul pour avoir émis des critiques contre le système judiciaire, ont rapporté les médias turcs.
Selon le quotidien Milliyet, M. Turan et un des cadres de son organisation, Ömer Aras, ont été conduits sous escorte policière devant le tribunal d'Istanbul.
Les deux dirigeants sont accusés de "diffusion de fausses nouvelles" et "tentative d'influencer" la justice, a précisé l'agence étatique Anadolu.
L'enquête visant M. Aras, président du Haut conseil consultatif de l'Association des industriels et hommes d'affaires turcs (Tüsiad), principale organisation patronale du pays, avait été rapportée la semaine dernière.
Les accusations se réfèrent à un discours prononcé par M. Turan devant l'assemblée générale de l'organisation patronale, le 13 février, précise Anadolu.
"Derrière tous les problèmes (du pays), on retrouve le manque de confiance en la justice", avait-il déclaré, dénonçant notamment les destitutions de maires prokurdes et d'opposition et plaidant pour le "respect de l'État de droit".
M. Turan a également évoqué le dialogue initié par les autorités avec le chef historique du mouvement kurde armé PKK, Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans.
"Le succès du processus en cours est lié à l'amélioration de l'État de droit et de la vie démocratique (...) L'un ne va pas sans l'autre", avait insisté M. Turan.
Le président Recep Tayyip Erdogan a lancé mercredi une mise en garde ouverte à la Tüsiad: "Ceux qui croient sincèrement à l'État de droit doivent être du côté de la loi, pas avec ceux qui soutiennent le terrorisme", a martelé le chef de l'Etat devant le groupe parlementaire de son parti AKP.
"Si vous êtes une association d'hommes d'affaires, vous devez agir comme telle. Vous ne provoquez pas la nation ni les institutions de l'État, vous n'attaquez pas le système judiciaire", a-t-il poursuivi.
"Si vous êtes passionnés de politique, vous créez un parti (...) ou vous rejoignez l'un des partis d'opposition."
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.