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Turquie: le parti prokurde dénonce un "embargo médiatique"


Mardi 28 mars 2017 à 12h30

Istanbul, 28 mars 2017 (AFP) — Le principal parti prokurde de Turquie a affirmé mardi faire l'objet d'un "embargo" médiatique qui étouffe sa campagne contre une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, soumise à référendum en avril.

Le Parti démocratique des peuples (HDP), deuxième formation de l'opposition, déclare dans un communiqué être soumis à un "dangereux embargo médiatique (...) pendant un processus crucial qui va déterminer le destin" de la Turquie.

Pour illustrer son propos, le HDP expose le résultat d'une étude qu'il a menée sur la couverture de la chaîne publique TRT, censée être impartiale : du 1er au 22 mars, 1.390 minutes ont été consacrées au président, 2.723 mn au parti au pouvoir (AKP), et 0 mn au HDP, selon ce dernier.

"Certes, les médias n'ont jamais été complètement indépendants du pouvoir politique en Turquie (...) Cependant, jamais dans l'histoire de la République un gouvernement n'avait eu autant d'influence sur les médias", ajoute le HDP.

Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril lors d'un référendum sur une révision constitutionnelle qui renforcerait considérablement les pouvoirs du président de la République.

A moins de trois semaines du scrutin, la campagne bat son plein : M. Erdogan et son Premier ministre, Binali Yildirim, effectuent quotidiennement plusieurs déplacements, prononçant à chaque fois de longs discours retransmis en direct par les télévisions, publiques et privées.

Dans le camp du non, la figure la plus médiatisée est le chef de l'opposition kémaliste, Kemal Kiliçdaroglu, lequel a bénéficié de quelques interviews accordées par certaines chaînes d'information.

Mais "pas un seul représentant du HDP n'a été invité ne serait-ce qu'à une émission", dénonce le HDP, dont les coprésidents et plusieurs députés accusés d'activités "terroristes" ont été écroués dans le cadre des purges lancées après une tentative de putsch en juillet.

L'obligation pour les chaînes privées d'assurer une couverture équitable des différents partis en période électorale a été levée le mois dernier par décret-loi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.