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Turquie: Le parti au pouvoir en congrès dimanche pour la succession d'Erdogan


Vendredi 28 septembre 2012 à 12h10

ANKARA, 28 sept 2012 (AFP) — Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie depuis dix ans, tiendra dimanche son grand congrès à Ankara pour préparer la succession à sa tête du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, sur fond de difficultés concernant le conflit kurde et la guerre en Syrie.

Pour M. Erdogan, chef charismatique de cette formation issue de la mouvance islamiste qui a remporté toutes les élections (législatives et municipales) à laquelle elle s'est présentée depuis 2002, il sera question dimanche de briguer seul un troisième et dernier mandat de président du parti.

Les statuts de l'AKP ne permettent qu'un maximum de trois mandats consécutifs à la présidence du parti, et ce congrès sera donc, de l'avis des observateurs, l'occasion de faire émerger les noms des possibles futurs successeurs de M. Erdogan et de rajeunir son image.

Parmi ces héritiers potentiels se trouve la nouvelle recrue Numan Kurtulmus, ex-leader d'un parti conservateur, qui pourrait prétendre au poste de chef du parti une fois que M. Erdogan, 58 ans, quittera son siège.

Ce départ devrait avoir lieu en 2014, à la faveur de l'élection à la présidence de la République, les aspirations présidentielles de M. Erdogan, que l'on accuse d'être devenu un dirigeant autoritaire en dépit d'un bilan démocratique salué à l'étranger, ne faisant guère doute.

"Concernant la présidence, s'il y a une demande en ce sens du peuple et de mon parti, on verra", a indiqué l'intéressé dans un récent entretien, laissant la porte ouverte pour l'élection à la magistrature suprême, la première qui se tiendra au suffrage universel en Turquie.

La nouvelle Constitution, que son parti majoritaire et l'opposition sont en train de rédiger au Parlement, pourrait aussi changer le régime parlementaire actuel en régime semi-présidentiel, consacrant Erdogan comme l'homme fort du pays.

Le discours qu'il doit prononcer dimanche devant des milliers de militants est très attendu car il devrait porter sur le conflit kurde. Le Premier ministre s'est dit prêt à dialoguer avec les rebelles kurdes afin d'endiguer la flambée de violences dans le sud-est anatolien.

Le ralentissement de l'économie turque après plusieurs années de croissance soutenue est aussi source d'inquiètude pour M. Erdogan et son équipe.

Et, la crise syrienne, aux portes d'une Turquie débordée qui accueille 85.000 réfugiés, occupera aussi une place importante dans les déclarations d'Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.