Mercredi 7 mai 2025 à 15h51
Strasbourg, 7 mai 2025 (AFP) — Le Parlement européen a exigé mercredi la libération "immédiate et sans conditions" du journaliste suédois Joakim Medin, arrêté fin mars en Turquie puis condamné par un tribunal d'Ankara pour "insulte" au président turc Recep Tayyip Erdogan.
Les eurodéputés "condamnent fermement" cette arrestation, et "réaffirment que la liberté de la presse est un droit fondamental et une valeur essentielle de l'Union européenne", ajoute le texte adopté lors d'un vote en session plénière à Strasbourg.
Il s'agissait d'un amendement associé à un "rapport" sur les relations UE-Turquie, sans valeur législative. Cet ajout était défendu par trois eurodéputés du groupe de La Gauche (The Left), deux suédois et un chypriote.
Reporter pour le journal suédois Dagens ETC, Joakim Medin, 40 ans, a été interpellé le 27 mars à son arrivée à Istanbul, où il venait couvrir les manifestations déclenchées par l'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Erdogan.
La semaine dernière il a été condamné à onze mois de prison avec sursis par un tribunal d'Ankara, pour "insulte au président". Il a comparu par visioconférence depuis sa cellule dans une prison de la région d'Istanbul.
Malgré la condamnation à une peine avec sursis, Joakim Medin doit rester en prison dans l'attente d'un autre procès pour "appartenance à une organisation terroriste".
Le journaliste nie l'accusation de la justice turque selon laquelle il aurait participé en janvier 2023 à Stockholm à une manifestation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie).
Dans le rapport voté mercredi par une nette majorité (367 voix pour, 74 contre et 188 abstentions) les eurodéputés constatent que "le recul démocratique continue en Turquie", dont le processus d'adhésion à l'UE "doit rester gelé".
"Plus les autorités turques s'orientent vers un modèle autoritaire- comme cela a été observé récemment avec l'arrestation d'Ekrem Imamoglu - plus elles s'éloignent de l'adhésion à l'UE", a commenté l'élu espagnol Nacho Sánchez Amor (Socialistes et Démocrates), rapporteur du texte.
La Turquie a été reconnue comme candidate à l'entrée dans l'UE en 1999 mais les négociations d'adhésion sont gelées depuis 2018.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.