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Turquie: Le kurde pourrait être instruit dans les écoles (conseiller du PM)


Mercredi 19 août 2009 à 10h34

ANKARA, 19 août 2009 (AFP) — Le kurde pourrait être introduit dans les écoles publiques comme cours facultatif dans le cadre des réformes envisagées par le gouvernement turc en faveur de sa communauté kurde, a affirmé un conseiller du Premier ministre dans des propos publiés mercredi.

"Les étudiants intéressés peuvent choisir le kurde comme un cours facultatif. Que ceux qui le veulent puissent l'apprendre", a déclaré au journal Aksam Ömer Celik, député du Parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir.

"Si cette mesure n'est pas envisagée (...) cela reviendra à ériger un mur de Berlin culturel" entre Kurdes et Turcs, a souligné le député.

Le gouvernement turc a annoncé travailler sur une "ouverture démocratique" en faveur des quelque 12 millions de Kurdes afin de résoudre un conflit armé qui oppose depuis 25 ans le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) aux forces de l'ordre au prix de 45.000 morts.

L'enseignement du kurde dans les établissements privés avait été légalisé en 2002 pour renforcer les chances de la Turquie d'intégrer l'Union européenne (UE). Mais ces écoles sont aujourd'hui fermées, les parents souhaitant que leurs enfants apprennent leur langue natale dans des écoles publiques gratuites.

Le gouvernement n'a pas précisé les mesures qu'il envisage et qui attirent avant même leur annonce l'hostilité de l'opposition qui affirme qu'elles pourraient menacer l'unité du pays.

M. Celik a insisté sur le fait que le turc resterait la langue constitutionnelle et rejeté toute revendication en faveur d'une autonomie du sud-est anatolien peuplé majoritairement de Kurdes.

"Il n'y aura aucune initiative qui pourrait menacer la structure unitaire" de la Turquie, a-t-il ajouté.

Le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan devrait de son côté annoncer prochainement une "feuille de route" en faveur d'une paix.

Mais le président turc Abdullah Gül a de nouveau rejeté tout dialogue avec le PKK, classé terroristes par l'UE, Ankara et Washington.

"Oubliez-les, ce ne sont pas des interlocuteurs", a-t-il dit mardi à des journalistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.