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Turquie: le gouvernement veut continuer ses raids aériens contre le PKK en Irak


Lundi 1 octobre 2012 à 11h45

ANKARA, 01 oct 2012 (AFP) — Le gouvernement turc a demandé lundi au Parlement de renouveler pour un an son feu vert pour mener des raids contre les positions des rebelles kurdes en territoire irakien, en pleine recrudescence des combats entre l'armée et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le Parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) a déposé formellement une motion auprès de l'Assemblée turque qui sera débattue en priorité au cours de la nouvelle session qui débute ce lundi, a-t-on appris de source parlementaire.

Son approbation est attendue dès ce jeudi, a-t-on précisé de même source.

Depuis 2007, le Parlement approuve régulièrement ces motions gouvernementales, qui permettent à l'armée turque de bombarder les caches du PKK sur le sol irakien et d'intervenir si nécessaire au sol. Début septembre, l'aviation d'Ankara a ainsi bombardé plusieurs sites séparatistes kurdes sur le territoire de l'Irak voisin.

L'actuelle autorisation expire le 17 octobre.

Le conflit kurde connaît un net regain de violence dans le sud-est de la Turquie depuis le début de l'été, marqué par la multiplication des attaques armées du PKK, des opérations militaires de représailles et la répression du mouvement politique kurde par les autorités.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé la semaine dernière que 144 membres des forces de sécurité et 239 rebelles kurdes, qui ont pris les armes contre Ankara depuis 1984, avaient été tués depuis le début de l'année.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu s'est entretenu lundi à Ankara avec des dirigeants Kurdes d'Irak pour obtenir leur soutien dans la lutte menée par les forces turques contre le PKK.

Selon Ankara, quelque 2.000 rebelles sont retranchés dans les montagnes d'Irak, d'où ils s'infiltrent en sol turc pour y mener leurs attaques.

Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani, qui a assisté dimanche au congrès du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, et l'ancien Premier ministre du Kurdistan irakien Barham Saleh ont évoqué la coopération anti-terroriste à l'heure où Ankara connaît des frictions avec le pouvoir central irakien, dirigé par le chiite Nouri al-Maliki.

Les relations entre l'Irak et la Turquie se sont fortement dégradées ces derniers mois, notamment en raison du refus d'Ankara d'extrader le vice-président irakien Tarek al-Hachémi, réfugié en Turquie et condamné à mort par contumace à Bagdad pour avoir commandité deux meurtres.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a décliné l'invitation de son homologue turc à assister dimanche au congrès de son parti.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.