Page Précédente

Turquie : le gouvernement nomme un administrateur pour diriger la "capitale" kurde Diyarbakir


Mardi 1 novembre 2016 à 16h15

Diyarbakir (Turquie), 1 nov 2016 (AFP) — Les autorités turques ont annoncé mardi avoir nommé un administrateur pour diriger la principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, Diyarbakir, dont les deux maires, accusés d'activités "terroristes", ont été placés en détention.

Cumali Atilla, jusque là sous-préfet d'Etismegut, dans la province d'Ankara, a été désigné pour prendre les commandes de la municipalité, a indiqué le gouvernorat de Diyarbakir dans un communiqué.

Cette annonce survient deux jours après l'incarcération de Gültan Kisanak et Firat Anli, élus ensemble en 2014 à la tête de Diyarbakir. Ils sont accusés d'"appartenance à une organisation terroriste armée" et de "soutien logistique à une organisation terroriste armée", en l'occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le Conseil de l'Europe, dont la Turquie est membre, s'est dit "particulièrement préoccupé" par leur arrestation, qui a déclenché une vague de manifestations dans le sud-est de la Turquie et à Istanbul.

Les remplacements de responsables élus par des administrateurs nommés par Ankara se sont multipliés ces dernières semaines dans le sud-est du pays.

Les autorités affirment qu'il s'agit d'une mesure nécessaire dans le cadre de la lutte contre le PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.

Le mois dernier, 24 maires du sud-est du pays soupçonnés d'être liés au PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs.

L'un d'eux a été tué par balles le 16 octobre à Van, dans l'est de la Turquie, au cours d'une attaque revendiquée par le PKK.

Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.