Mardi 29 avril 2008 à 10h50
ANKARA, 29 avr 2008 (AFP) — Le chef du principal parti pro-kurde de Turquie, incarcéré depuis mars pour s'être soustrait à ses obligations militaires, a été relâché lundi soir par un tribunal militaire d'Ankara et amené dans une caserne pour y effectuer son service, a rapporté mardi l'agence Anatolie.
Nurettin Demirtas, le président du Parti pour une société démocratique (DTP), ainsi que 52 autres coaccusés -des personnes ayant obtenu des rapports médicaux de complaisance et les médecins leur ayant fourni ces documents- ont été libérés mais ils continueront à être jugés comme prévenus libres, selon Anatolie.
L'acte d'accusation réclame jusqu'à 10 ans de prison contre M. Demirtas.
Le réquisitoire affirme, au vu d'un examen médical, que M. Demirtas est apte à accomplir son service militaire.
M. Demirtas et quatre autres coaccusés ont été amenés dans une caserne de gendarmerie de Safranbolu, à 200 km au nord d'Ankara, pour accomplir leur service, obligatoire pour tout homme de plus de 18 ans en Turquie.
M. Demirtas, 35 ans, a été élu en novembre à la tête du DTP, un parti visé par un recours en interdiction déposé en novembre 2007 auprès de la Cour constitutionnelle.
Le DTP, qui détient 20 des 550 sièges au Parlement, est accusé de collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie).
M. Demirtas est considéré comme un "faucon" au sein du militantisme kurde et a été emprisonné dans sa jeunesse pour appartenance au PKK.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Plus de 37.000 personnes ont péri depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.