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Turquie: le chef du PKK propose un cessez-le-feu sous conditions à Ankara


Mercredi 21 juillet 2010 à 05h04

LONDRES, 21 juil 2010 (AFP) — Le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rébellion séparatiste kurde en guerre contre la Turquie, a affirmé que ses combattants pourraient déposer les armes sous certaines conditions, notamment si Ankara acceptait un cessez-le-feu et un dialogue.

Depuis un camp du PKK dans les montagnes du Kurdistan irakien, Murat Karayilan a indiqué, dans un entretien à la BBC diffusé mercredi, qu'il ordonnerait à ses hommes de déposer les armes sous supervision de l'ONU si la Turquie acceptait un cessez-le-feu et certaines de ses revendications.

Un tel accord serait une percée dans le conflit qui oppose depuis 1984 la Turquie au PKK et a déjà fait 45.000 morts.

"Si le problème kurde est résolu de façon démocratique via le dialogue, alors oui, nous déposerons les armes", a assuré M. Karayilan à la BBC. Mais "si le gouvernement turc refuse d'accepter cela, nous devront proclamer l'indépendance" du sud-est turc, où opère le PKK.

Un responsable du gouvernement turc, qui rejette tout dialogue avec le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, a indiqué à la BBC qu'il n'était "pas dans les habitudes de commenter des déclarations faites par des terroristes".

Parmi les revendications du PKK, figurent la fin des attaques de l'armée turque contre les civils kurdes et des arrestations d'hommes politiques kurdes dans l'est de la Turquie.

Le PKK affirme se battre également pour la défense des droits linguistiques et culturels des 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie, sur une population de 73 millions d'habitants.

Les rebelles du PKK lancent presque quotidiennement des attaques contre les forces de sécurité depuis que leur chef historique, emprisonné à vie, Abdullah Öcalan a annoncé en mai qu'il renonçait à ses efforts pour dialoguer avec le gouvernement.

Ses attaques se sont intensifiées ces dernières semaines et le PKK a également menacé de porter la violence dans les grandes villes.

L'armée de l'air turque bombarde régulièrement les positions rebelles dans les montagnes irakiennes, avec l'aide des services de renseignement américain.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.