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Turquie: le chef de l'armée justifie l'envoi de renforts dans le Sud-Est


Dimanche 23 avril 2006 à 22h00

ANKARA, 23 avr 2006 (AFP) — Le chef de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok, a justifié dimanche l'envoi récent d'importants renforts militaires dans le sud-est de la Turquie, région où les rebelles kurdes ont intensifié leurs actions.

"Les soldats vont partout où cela est nécessaire. Ce sont des renforts normaux comme nous en envoyons régulièrement dans la région", a déclaré le général Ozkok à des journalistes au cours d'une réception officielle à Ankara, selon l'agence de presse turque Anatolie.

Les médias turcs ont rapporté au cours de la semaine écoulée que des milliers de soldats avaient été déployés dans le Sud-Est et le long des frontières avec l'Irak et l'Iran, afin de renforcer les opérations contre les rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont intensifié leurs attaques.

Avec les récents renforts, le nombre total des militaires déployés dans la zone atteindrait 50.000, selon certains quotidiens turcs et même 150.000, selon d'autres.

Ces mouvements de troupes précèdent l'arrivée en Turquie mercredi prochain de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Ankara demande aux Etats-Unis d'intervenir contre les bases kurdes installées dans le nord de l'Irak, d'où les rebelles s'infiltrent dans le sud-est de la Turquie.

Le général Ozkok a refusé de chiffrer l'importance des renforts et a critiqué la presse pour l'avoir fait.

La violence dans le sud-est de la Turquie est en hausse depuis que le PKK a mis fin en juin 2004 au cessez-le-feu qu'il observait unilatéralement depuis cinq ans et a commencé à opérer depuis des bases situées en Irak.

La fréquence de ces infiltrations rebelles augmente habituellement au printemps, lorsque la fonte des neiges rend les terrains montagneux de la zone frontalière plus praticables.

La Turquie estime que quelque 5.000 hommes du PKK se sont réfugiés dans le nord de l'Irak en 1999 lorsque l'organisation a décrété le cessez-le-feu après la capture de son leader Abdullah Öcalan.

Avant l'occupation de l'Irak par une coalition sous commandement américain en 2003, l'armée turque faisait régulièrement des incursions dans le nord de l'Irak pour y pourchasser des unités du PKK.

Depuis la guerre en Irak, Ankara a demandé de manière répétée aux Etats-Unis d'agir contre les rebelles du PKK basés en territoire irakien. Mais Washington répond que ses troupes sont trop occupées à combattre la violence dans le reste du pays.

Plus de 37.000 personnes ont été tuées depuis que le PKK a lancé en 1984 sa rébellion pour obtenir l'autonomie du Sud-Est de la Turquie. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.