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Turquie: la nièce d'un haut responsable kurde de Syrie relâchée


Lundi 27 juillet 2020 à 18h29

Istanbul, 27 juil 2020 (AFP) — La nièce d'un influent homme politique kurde de Syrie, lui-même recherché par Ankara, a été relâchée lundi sous contrôle judiciaire près de deux semaines après son arrestation en Turquie, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Dalia Mahmoud Muslim est la nièce de Saleh Muslim, étroitement lié à l'administration semi-autonome kurde syrienne. Elle était détenue depuis le 15 juillet par les autorités turques.

Selon Anadolu, Mme Muslim a d'abord été interrogée par le bureau du procureur de Mersin, dans le sud de la Turquie. Elle a ensuite été relâchée par un tribunal de la même ville sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire.

La famille de Mme Muslim avait accusé les autorités kurdes irakiennes de l'avoir remise à la Turquie alors qu'elle préparait son retour en Syrie après s'être rendue au Kurdistan irakien voisin pour des soins médicaux. Erbil avait démenti ces accusations.

Haut responsable kurde syrien et oncle de Mme Muslim, Saleh Muslim avait été interpellé à Prague en février 2018 et avait été libéré quelques jours plus tard, malgré une demande d'extradition d'Ankara.

Il fait l'objet depuis 2016 d'un mandat d'arrêt émis par les autorités turques en lien avec un attentat commis à Ankara en février 2016 (29 morts). Il a nié toute implication.

Les Kurdes ont établi dans le nord-est syrien une administration semi-autonome sur de vastes territoires à la frontière avec la Turquie.

Cette autonomie de facto est mal vue par Ankara, qui qualifie milices et factions kurdes de groupes "terroristes" et les considère comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Selon son père, Dalia Muslim faisait partie des Unités de protection de la femme (YPJ), versant féminin de la principale milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG).

Saleh Muslim, son oncle, a longtemps été coprésident du Parti de l'union démocratique (PYD), bras politique des YPG.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.