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Turquie: La justice turque tranchera sur le sort du 1er parti pro-kurde


Jeudi 3 decembre 2009 à 14h12

ANKARA, 3 déc 2009 (AFP) — La Cour constitutionnelle turque entamera mardi une série de délibérations qui pourraient se solder par l'interdiction du principal parti pro-kurde de Turquie pour collusion avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a rapporté jeudi l'agence Anatolie.

Le procureur de la Cour de cassation avait lancé en 2007 une procédure à l'encontre du Parti pour une société démocratique (DTP), fondé en 2005 sur les cendres d'un autre parti pro-kurde dissous par la justice pour ses liens avec le PKK, organisation qualifiée de terroriste par Ankara, Washington et l'Union européenne (UE).

Les juges qui entameront leurs délibérations mardi doivent en principe prendre une décision dans les jours ou les semaines suivantes.

Selon l'acte d'accusation qui demande une dissolution, la direction du DTP obéit aux "directives" du chef emprisonné à vie du PKK, Abdullah Öcalan, et le parti "est devenu le foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible".

Sept des 21 députés du parti, ainsi que de nombreux autres responsables sont menacés en outre de bannissement de la vie politique pour des durées diverses, précise l'agence. Nombre d'observateurs estiment que le DTP est la vitrine politique légale du PKK.

Une interdiction du plus grand parti légal kurde pourrait porter un coup à l'"ouverture démocratique" pro-kurde lancée par le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ankara a récemment annoncé des mesures visant à améliorer les droits des Kurdes dans l'espoir d'éroder le soutien de la population au PKK, en lutte contre les forces turques depuis 1984. Mais ces mesures, qui concernent principalement l'usage de la langue kurde, ne satisfont pas le DTP.

La Turquie aspire à intégrer l'UE et a entamé en 2005 de difficiles négociations d'adhésion après avoir mené un vaste chantier de réformes démocratiques, notamment en faveur de sa communauté kurde.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.