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Turquie: la justice refuse de libérer trois élus kurdes


Samedi 25 juin 2011 à 23h44

ISTANBUL, 25 juin 2011 (AFP) — Un tribunal turc a rejeté les demandes de libération de trois militants kurdes élus au parlement, détenus en attente de leur procès où il devront répondre d'actes liés au terrorisme, a rapporté samedi l'agence Anatolie.

Selma Irmak, Faysal Sariyildiz et Kemal Aktas, accusés d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont remporté leurs sièges de députés aux élections du 12 juin comme candidats indépendants du sud-est anatolien à majorité kurde.

Le PKK, considéré comme un groupe terroriste par Ankara et par une partie de la communauté internationale, a pris les armes en 1984 dans le sud-est de la Turquie, allumant un conflit responsable d'environ 45.000 morts.

Le principal mouvement politique kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), a soutenu les candidats indépendants.

La justice a rejeté les demandes des trois élus, considérant que l'accusation d'actes de terrorisme n'entrait pas dans le cadre de l'immunité parlementaire, selon Anatolie.

Le tribunal a également expliqué le rejet des demandes de Selma Irmak et Kemal Aktas du fait de leurs "exigences pressantes légalement infondées", se référant à leurs requêtes continuelles d'assurer leur défense devant la cour en langue kurde.

Au debut de la semaine, les juges ont refusé la même requête de deux intellectuels et d'un général à la retraite, qui ont été élus au parlement depuis leur prison sous l'étiquette des deux principaux partis d'opposition.

Le journaliste Mustafa Balbay, l'universitaire Mehmet Haberal et le général à la retraite Engin Alan son incarcérés, accusés d'être impliqués dans de supposés complots visant à déstabiliser et renverser le gouvernement.

Neuf personnes ont été élus députés depuis leur prison, tandis que l'un d'entre eux, Hatip Dicle, une figure du mouvement kurde, s'est déjà vu retirer son siège après avoir été reconnu coupable d'acte lié au terrorisme.

Samedi, sa demande de remise en liberté a été rejetée.

La séance d'ouverture du nouveau parlement turc risque d'être tendue la semaine prochaine après qu'une trentaine de juristes kurdes eurent annoncé jeudi qu'ils boycotteraient cette législature pour protester contre l'éviction très controversée de son siège de Hatip Dicle.

En 2007 la Turquie avait pourtant connu un précédent avec la remise en liberté d'une militante kurde élue députée, dont les procès s'est poursuivi après sa libération.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.