Jeudi 10 mars 2011 à 12h49
DIYARBAKIR (Turquie), 10 mars 2011 (AFP) — Une cour de Diyarbakir (sud-est) a décidé jeudi d'abandonner toute poursuite à l'encontre d'un célèbre poète et militant kurde, Kemal Burkay, qui pourra rentrer en Turquie après 31 ans d'exil, a-t-on indiqué de source judiciaire.
M. Burkay, âgé de 73 ans et très engagé dans la défense des droits de la minorité kurde de Turquie, était poursuivi depuis depuis 37 ans dans le cadre d'une enquête sur un parti kurde, sanctionné par la justice, a-t-on souligné.
Les procureurs ont estimé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre cet intellectuel kurde et celui-ci pourra revenir, a-t-on ajouté de même source.
M. Burkay, considéré comme un modéré et partisan d'une lutte politique pour les droits des Kurdes, sans recours à la violence, s'était exilé en Suède après le coup d'Etat militaire de 1980 en Turquie où il avait vécu de longues années et puis ensuite en Allemagne.
Dans des récentes déclarations à la presse turque, M. Burkay avait affirmé qu'il envisageait de retourner dans son pays d'origine même si la question kurde n'était pas réglée.
"Même s'il reste encore beaucoup à faire, au moins, la question kurde fait désormais l'objet d'un débat public, on peut en parler ouvertement", grâce à des réformes entreprises il y a une dizaines d'années pour favoriser notamment l'entrée de la Turquie dans le bloc européen, a-t-il souligné.
En raison de ses positions pacifistes, il figure parmi les intellectuels kurdes qui ont été menacés il y a quelques jours par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a pris les armes contre les forces d'Ankara en 1984.
Le conflit qu'il a engendré a fait 45.000 morts, selon un bilan de l'armée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.