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Turquie: la coprésidente du parti prokurde interdite de quitter le territoire


Dimanche 30 octobre 2016 à 01h21

Istanbul, 29 oct 2016 (AFP) — Un tribunal turc a interdit toute sortie du territoire à la coprésidente du principal parti prokurde HDP, Figen Yüksekdag, accusée d'"appartenance à une organisation terroriste", a rapporté samedi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Accusée de "propagande terroriste et appartenance à une organisation terroriste armée", Mme Yüksekdag n'est plus autorisée à quitter la Turquie "en raison d'activités qui font craindre une fuite" à l'étranger, selon Anadolu.

Le HDP (Parti démocratique des peuples) a dénoncé dans un communiqué une "décision totalement arbitraire" et annoncé son intention de faire appel.

Cette décision risque d'aggraver les tensions, à la veille de plusieurs manifestations prokurdes prévues dimanche à travers le pays, notamment à Istanbul et Diyarbakir, épicentre du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Le HDP est accusé par le président turc Recep Tayyip Erdogan d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et l'Union européenne qui mène depuis 1984 une rébellion sanglante en Turquie.

Quelques heures après l'annonce de l'interdiction de sortie du territoire visant Mme Yüksekdag, les autorités turques ont ordonné la fermeture de plusieurs médias prokurdes, dont l'agence de presse Dicle Haber Ajansi et le quotidien Ozgür Gündem, selon un décret paru samedi soir au Journal officiel.

Ces décisions interviennent dans un contexte déjà tendu depuis le placement en garde à vue, mardi, des deux maires de Diyarbakir dans le cadre d'une enquête liée à des "activités terroristes".

Cette mesure avait provoqué des manifestations brutalement réprimées par la police et avait été suivie par plusieurs attaques du PKK contre des cibles militaires.

Samedi, trois soldats ont encore été tués dans une attaque du PKK dans la province de Hakkari (sud-est) et deux policiers ont été blessés par un tir de roquette à Diyarbakir, selon Anadolu, qui cite des responsables des forces de sécurité.

En réaction à la mort des trois soldats à Hakkari, l'armée turque a annoncé dans un communiqué avoir mené des frappes aériennes dans le nord de l'Irak, où se trouvent des bases du PKK, tuant 10 "terroristes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.