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Turquie: l'examen de l'interdiction du parti prokurde pourrait être retardé (médias)


Mardi 30 mars 2021 à 18h18

Ankara, 30 mars 2021 (AFP) — L'examen par la Cour constitutionnelle de la demande de l'interdiction du parti prokurde en Turquie pourrait être retardé pour "vices de procédure", ont rapporté mardi les médias turcs.

Le rapporteur en charge du premier examen de l'acte d'accusation a pointé dans son rapport des "vices de procédure" concernant l'identité des prévenus et de leurs fonctions au sein du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), selon la chaîne NTV.

Selon les recommandations du rapporteur, la Cour pourrait soit décider de renvoyer l'acte d'accusation au procureur pour l'amender, soit autoriser que les pièces manquantes soient versées au dossier au cours de la procédure.

La Cour devrait se réunir mercredi pour se prononcer sur les recommendations du rapporteur.

Un procureur a saisi la Cour constitutionnelle le 17 mars pour réclamer la fermeture du HDP, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'activités "terroristes".

Troisième formation politique du pays, le HDP a qualifié de "putsch politique" la demande de son interdiction.

Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis 2016, année où son charismatique chef de file, Selahattin Demirtas, a été emprisonné en dépit des protestations européennes.

Le chef de l'Etat turc accuse régulièrement le HDP d'être la "vitrine politique" du PKK.

Les critiques contre le HDP ont redoublé d'intensité après une intervention militaire turque avortée visant à secourir 13 otages aux mains du PKK en Irak et qui s'est soldée par la mort de tous les prisonniers mi-février.

Le HDP, qui rejette fermement les accusations d'"activités terroristes", se dit victime de persécution en raison de son opposition à M. Erdogan.

La demande de fermeture du HDP a suscité la préoccupation des pays occidentaux au sujet de l'Etat de droit en Turquie, au moment où Ankara cherche à apaiser ses relations tendues avec les Etats-Unis et l'Europe.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.