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Turquie: l'autopsie confirme la mort par balle d'un manifestant kurde


Jeudi 21 avril 2011 à 09h28

DIYARBAKIR (Turquie), 21 avr 2011 (AFP) — Un rapport d'autopsie dont l'AFP a obtenu jeudi une copie a confirmé la mort par balle d'un manifestant kurde décédé la veille lors de heurts avec la police dans le sud-est de la Turquie, en ébullition après l'éviction de candidats kurdes aux législatives.

L'agence de presse Anatolie a par ailleurs rapporté jeudi la mort de trois rebelles kurdes lors de combats avec l'armée turque dans le sud du pays.

Ibrahim Oruç, 26 ans, a été tué par une balle qui a pénétré par son bras gauche et est ressortie par la poitrine, indique le rapport, qui n'est pas en mesure de dire si la balle a été tiré par la police.

Un témoin des affrontements, survenus à Bismil, dans la province de Diyarbakir, avait déclaré mercredi à l'AFP que la police avait ouvert le feu sur les manifestants d'abord avec des balles en plastiques, puis à balles réelles.

La communauté kurde de Turquie, majoritaire dans le sud-est du pays, a multiplié les manifestations et les heurts avec la police depuis l'annonce lundi par le Haut Conseil électoral (YSK) du rejet de 12 candidatures indépendantes aux législatives, prévues le 12 juin.

Les candidats, parmi lesquels figurent sept personnalités soutenues par le principal parti pro-kurde, le Parti pour une société démocratique (BDP), ont été exclus en raison de leurs antécédents judiciaires. Le BDP a menacé de boycotter le scrutin.

Les heurts se sont poursuivis dans la nuit de mercredi à jeudi à Adana (sud), une ville où vit une importante communauté kurde, et où les manifestants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur la police, provoquant l'incendie d'une maison, a rapporté l'agence Anatolie.

A Istanbul, deux bombes artisanales ont explosé sans faire de victimes devant un maison et devant un local du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir, accusé par les Kurdes d'être à l'origine de la décision du YSK, selon Anatolie.

L'agence a par ailleurs fait état jeudi de trois rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) tués par l'armée dans une zone rurale de la province de Kahramanmaras (sud) alors qu'ils effectuaient des préparatifs pour lancer une opération.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.