Dimanche 18 mars 2012 à 11h18
DIYARBAKIR (Turquie), 18 mars 2012 (AFP) — Des heurts entre Kurdes et forces de sécurité se sont produits dimanche à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien peuplé en majorité de Kurdes, et à Istanbul à l'occasion des célébrations du nouvel an kurde, le Newroz, hors des dates autorisées par Ankara.
A Diyarbakir, la police a tenté de disperser avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau les groupes qui convergeaient vers la principale esplanade de la ville, a constaté un correspondant de l'AFP.
Mais les agents ne sont pas parvenus à contenir l'afflux et une foule de quelque 5.000 personnes s'est rassemblée pour célébrer le Newroz.
De nombreux participants arboraient les couleurs vert, rouge et jaune des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Des heurts se poursuivaient dans les quartiers avoisinnants.
A Istanbul, des groupes de militants kurdes bloqués par la police alors qu'ils se dirigeaient vers la place de Kazlicesme, où le Parti pour la paix et la démocratie (BDP, principale formation kurde de Turquie) avait prévu d'organiser les célébrations, ont érigé des barricades et jeté des pierres sur les policiers, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Les forces anti-émeutes ont riposté avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau, selon Anatolie, qui précise que les autorités ont fermé les stations de train et de tramway proches du lieu prévu des festivités.
Les célébrations du Newroz, qui coïncident avec l'arrivée du printemps, sont l'occasion pour la communauté kurde de revendiquer davantage de droits et d'afficher son soutien au PKK.
Cette année, les autorités ont rejeté les demandes du BDP qui souhaitait organiser les célébrations le dimanche, jour de repos hebdomadaire en Turquie, et ont désigné le mercredi 21 mars comme la seule date autorisée pour ces fêtes.
Le BDP a affirmé qu'il maintiendrait son programme, au risque de heurts avec la police.
Cette épreuve de force intervient dans un climat de tension alors que la justice turque mène depuis plusieurs mois une vaste opération contre ce qu'elle considère comme la branche urbaine du PKK, qui a conduit à l'arrestation de plusieurs centaines de suspects.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.