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Turquie: groupe kurde revendique 2 attentats, nouvelle explosion dans le sud


Samedi 5 août 2006 à 23h18

DIYARBAKIR (Turquie), 5 août 2006 (AFP) — Une organisation radicale kurde, Les Faucons pour la Liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué samedi deux attentats qui ont fait 17 blessés vendredi dans le sud de la Turquie, tandis qu'un nouvel attentat a visé samedi un bureau du principal parti d'opposition.

La bombe, placée à l'entrée du siège régional du Parti républicain du peuple (centre-gauche) à Diyarbakir, la principale ville du sud-est du pays à majorité kurde, a endommagé l'immeuble sans faire de victimes, ont indiqué les autorités.

Il s'agit d'une bombe assourdissante, selon des sources policières, qui n'ont pas donné de détails sur les auteurs de l'attentat.

Plus tôt samedi, le TAK a revendiqué deux attentats à la bombe simultanés, devant une banque à Adana (sud) faisant dix-sept blessés vendredi.

Dans un communiqué publié sur leur site internet, les TAK précisent que leur attaque était un acte de représailles contre "le traitement fasciste subi par le président Apo et par notre peuple".

Apo est le surnom d'Abdullah Ocalan, le chef actuellement en prison du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui réclame l'autonomie du Sud-Est du pays à majorité kurde depuis 1984.

"Nos actions deviendront chaque jour de plus en plus violentes", menace le TAK.

La succursale de la banque Oyakbank, proche du lieu des explosions, a été visée parce qu'elle dépend de l'armée, souligne le communiqué.

Oyakbank est la propriété des fonds de pension militaires turcs.

La première explosion s'est produite à proximité d'un distributeur de billets d'Oyakbank et a été suivie, six minutes plus tard, par une deuxième explosion sur un chantier à plusieurs mètres de là.

Dix-sept personnes, dont huit policiers et deux stagiaires de l'école de police locale, ont été blessés.

Les TAK ont revendiqué dix autres attentats à la bombe dans divers centres urbains à travers la Turquie cette année, qui ont fait six morts et 120 blessés.

Le plus meurtrier de ces attentats a frappé la station balnéaire méditerranéenne de Manavgat, tuant un Turc et trois touristes étrangers.

La rébellion kurde en Turquie a fait 37.000 morts depuis que le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a déclaré la lutte armée en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.