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Turquie: fin des opérations militaires contre le PKK dans le bastion kurde de Cizre (ministre)


Jeudi 11 février 2016 à 13h53

Ankara, 11 fév 2016 (AFP) — Les opérations militaro-policières particulièrement meurtrières menées depuis deux mois contre les rebelles kurdes dans le bastion kurde de Cizre (sud-est de la Turquie) ont pris fin, a annoncé jeudi le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala.

"Les opérations contre l'organisation terroriste (Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) ont pris fin ce jour avec grand succès", a-t-il dit, cité par la presse, indiquant cependant que le couvre-feu imposé depuis le début de l'offensive sera maintenu afin, selon lui, d'assurer le retour des habitants qui ont fui les combats.

Le ministre a souligné que le forces de l'ordre avaient "entièrement pris le contrôle" de la ville où comme dans d'autres localités du sud-est anatolien à majorité kurde, les rebelles kurdes avaient lancé une "insurrection", la guérilla urbaine armée ayant creusé des tranchées et érigé des barricades sur ces sites.

Cizre, proche de la frontière syrienne et irakienne, qui a été vidée de la quasi-totalité de ses 120.000 habitants, poussés à l'exode, a été une ville-emblème de la reprise des combats l'été dernier entre Ankara et le mouvement kurde armé, après une accalmie de deux ans.

La ville a été bouclée et aucun journaliste ni observateur indépendant n'a été autorisé à y pénétrer.

Selahattin Demirtas, le chef du parti-prokurde HDP (parti de la démocratie des peuples), troisième force politique au Parlement, a accusé en début de semaine le pouvoir turc d'avoir commis un "massacre" à Cizre, ce qui a été catégoriquement démenti par les autorités.

Les combats dans la zone kurde ont fait de nombreux morts de part et d'autre (250 militaires et policiers et plus de 750 rebelles, selon l'armée) et quelque 200 civils auraient perdu la vie depuis l'instauration des couvre-feu, selon les ONG.

Le gouvernement islamo-conservateur a dévoilé la semaine dernière un plan d'aide pour reconstruire les sites kurdes dévastés par les combats, assortis de subventions économiques pour cette zone, la plus pauvre de Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.