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Turquie: exhumation de quatre corps dans une enquête sur des Kurdes disparus


Jeudi 20 janvier 2011 à 18h51

ANKARA, 20 jan 2011 (AFP) — Les ossements de quatre nouvelles personnes ont été découverts jeudi dans l'est de la Turquie dans une fosse commune mise au jour début janvier dans le cadre d'une enquête sur le sort de Kurdes portés disparus depuis de nombreuses années, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La découverte de ces ossements porte à 13 le nombre de corps retrouvés dans les environs de Mukti, une ville de la province de Bitlis, peuplée en majorité de Kurdes.

"Les recherches ont lieu sur la base du témoignage d'un employé de la mairie de Mukti. D'après sa déposition, nous nous attendons à trouver huit corps. Mais pour l'heure nous n'avons atteint les ossements que de quatre personnes", a déclaré le président du barrau de Bitlis Atik Yüksel, présent sur les lieux en qualité d'observateur.

"Il est fort probable que l'un des corps soit celui d'une femme. On peut le supposer au vu de ses vêtements", a poursuivi cette source, citée par Anatolie.

Saisi par des familles de disparus, le procureur de Mutki a ordonné début janvier le lancement de recherches dans un terrain vague servant de décharge publique à la sortie du bourg, conduisant à la découverte d'ossements appartenant à neuf corps.

Des fouilles similaires avaient abouti à l'exhumation au printemps 2009 d'ossements humains et de vêtements dans la province de Sirnak, voisine de celle de Bitlis.

Elles ont conduit à l'ouverture en septembre du procès de sept prévenus, dont un colonel de gendarmerie, accusés d'avoir participé aux exécutions sommaires de 20 personnes dans les années 1990, quand la rébellion kurde battait son plein dans l'est et le sud-est de la Turquie.

La région, peuplée en majorité de Kurdes, a été le théâtre de violents affrontements entre les forces armées turques et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a pris les armes en 1984 pour l'indépendance de la région.

Le conflit a fait environ 45.000 morts, des dizaines de milliers de déplacés et a donné lieu à de nombreuses allégations de violations des droits de l'Homme par les deux camps, incluant des exécutions extrajudiciaires.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.