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Turquie: Erdogan prône la fermeté contre le mouvement politique kurde


Lundi 7 novembre 2011 à 16h25

ANKARA, 7 nov 2011 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi la poursuite de la répression visant le mouvement politique pro-kurde qui a déja entraîné l'incarcération de nombre de militants, affirmant que celui-ci voulait se substituer à l'appareil d'Etat en Turquie.

"Les dernières opérations (d'arrestations) visant le KCK. Personne ne doit s'attendre à ce qu'elles se terminent", a-t-il dit à la presse dans sa ville natale de Rize (nord-est), cité par l'agence de presse Anatolie.

Le KCK est une organisation clandestine qui est soupçonnée dêtre la branche urbaine du mouvement armé kurde du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), lui-même qualifié dorganisation terroriste par Ankara.

Les autorités accusent cette organisation qui chapeaute l'ensemble du mouvement kurde de vouloir remplacer les institutions de l'Etat turc par sa propre organisation politique dans l'est et le sud-est anatolien, peuplés majoritairement de Kurdes, dans le but non avoué d'avancer vers un soulèvement populaire armé.

"Il n'y a qu'un seul Etat en Turquie: l'Etat turc, il ne peut y avoir de deuxième", a souligné M. Erdogan qui a aussi brandi la menace de poursuites judiciaires pour la presse et les milieux démocratiques turcs qui dénoncent les rafles successives à l'encontre des milieux pro-kurdes, évoquant une campagne d'intimidation.

"Que ce soit dans la presse ou autre part, il faut faire attention à ce que l'on dit sur le KCK, cela revient à soutenir le terrorisme", a averti le chef du gouvernement.

Deux intellectuels turcs connus ont récemment été incarcérés par la justice turque qui s'acharne depuis 2009 à démanteler le KCK. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à une académie politique et incité au soulèvement, selon les procureurs.

L'incarcération de Ragip Zarakolu, écrivain et éditeur plusieurs fois condamné, et de Büsra Ersanli, constitutionnaliste qui participait aux travaux parlementaires de consultation sur la future réforme de la Constitution turque, ont provoqué l'indignation.

Depuis 2009, 700 personnes environ, selon le gouvernement, et 3.000 selon les milieux kurdes, ont été incarcérées pour appartenance au KCK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.