Page Précédente

Turquie: Erdogan maintient les élections au 14 mai


Mercredi 1 mars 2023 à 11h41

Istanbul, 1 mars 2023 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis fin mercredi aux spéculations en confirmant la tenue des élections présidentielle et législatives à la date prévue du 14 mai, malgré le séisme du 6 février qui a dévasté le Sud du pays.

Dénonçant les voix critiques qui se sont élevées contre la gestion du cataclysme par son gouvernement, le chef de l'Etat a assuré: "Nous leur apporterons la réponse appropriée le 14 mai".

M. Erdogan, candidat à sa propre succession, exclut ainsi de facto tout report du scrutin malgré la situation dans les régions touchées.

Ce rendez-vous électoral sera crucial pour son avenir et pour celui du pays, qui tente de se relever et a déjà compté plus de 45.000 morts et 105.000 blessés dans onze provinces du Sud et Sud-Est de la Turquie --plus de 50.000 en comptant les morts en Syrie voisine.

Selon M. Erdogan, 14 millions de personnes ont été affectées par le séisme.

- Critiques -

Le chef de l'Etat, qui a fait l'objet de vives critiques pour la lenteur des opérations de secours a promis de reconstruire rapidement plus de 450.000 logements, assurant que les constructions respecteront les normes antisismiques.

Il avait demandé "pardon", lundi, pour les retards observés des premiers jours dans l'organisation des secours alors que des dizaines de milliers de personnes étaient prisonnières des décombres.

Il a de nouveau reconnu mercredi devant les parlementaires de son parti, l'AKP (Parti de la justice et du développement), que les opérations de secours avaient été retardées "en raison du chaos et des conditions météorologiques" --la neige notamment.

"Cependant, quelques heures seulement après le tremblement de terre, nos ministres ont contacté les villes touchées et ont commencé à coordonner le travail", a-t-il relevé.

Au pouvoir depuis 20 ans, d'abord comme Premier ministre, M. Erdogan est devenu en 2014 le premier président turc directement élu au suffrage universel.

En 2017, une révision constitutionnelle a élargi considérablement ses pouvoirs.

- Alliance de l'opposition -

Selon les équipes de l'AFP qui se sont rendues sur place, les réseaux d'électricité et d'eau potable ont été fortement impactés par le séisme dans la plupart des villes et régions touchées.

Plus de 11.400 répliques ont été enregistrées en Turquie depuis les deux séismes de magnitude 7,8 et 7,6 survenus le 6 février.

Selon les décomptes officiels, près de deux millions de personnes ont quitté les zones sinistrées, évacuées ou par leurs propres moyens; plus de 31.000 bâtiments se sont effondrés et plus de 170.000 autres ont été sévèrement endommagés et devront être détruits.

Les rescapés ont été installés sous des tentes et dans des conteneurs ou des dortoirs en dur.

Les recherches ont été arrêtées il y a dix jours dans neuf des onze provinces et se poursuivent uniquement dans celles de Karhamanmaras, près de l'épicentre du séisme et de Hatay, la plus touchée, frontalière de la Syrie.

Une délégation de la commission électorale a entamé lundi une visite des zones sinistrées afin d'évaluer la capacité à y organiser le scrutin.

A 69 ans, M. Erdogan qui dirige son pays d'une poigne de plus en plus ferme, affrontera le 14 mai son scrutin le plus périlleux.

L'alliance de l'opposition, qui rassemble six partis aux tendances diverses, devrait décider du nom de son candidat commun jeudi.

Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation de gauche pro-kurde, ne fait pas partie de l'alliance.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.