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Turquie: Erdogan jure de poursuivre les opérations anti-PKK si "les promesses ne sont pas tenues"


Samedi 1 mars 2025 à 19h57

Istanbul, 1 mars 2025 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu samedi que la Turquie allait poursuivre ses opérations militaires contre les insurgés kurdes si "les promesses ne sont pas tenues", après l'annonce d'un cessez-le-feu par les rebelles.

"Si les promesses faites ne sont pas tenues et si une tentative est faite pour retarder (...) ou pour tromper (...) nous poursuivrons nos opérations en cours (...) jusqu'à l'élimination du dernier terroriste", a déclaré M. Erdogan lors d'un dîner de rupture du jeûne du ramadan à Istanbul.

Il a prononcé ces paroles quelques heures après l'annonce par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'un cessez-le-feu, suite à un appel de son leader emprisonné depuis 26 ans, Abdullah Öcalan, à déposer les armes et ouvrir les discussions en vue de sa dissolution.

Le PKK avait indiqué plus tôt samedi qu'il approuvait l'appel de M. Öcalan à cesser la lutte armée et se dissoudre, ajoutant: "Aucune de nos forces ne mènera d'action armée à moins d'être attaquée".

Le processus avait commencé en octobre lorsque Devlet Bahceli, chef du parti d'extrême droite MHP et proche de M. Erdogan, avait proposé à M. Öcalan de faire la paix s'il renonçait au "terrorisme".

A l'issue de quatre mois de dialogue conduit par le principal parti prokurde DEM, M. Öcalan a lancé cette semaine son appel pour "la paix et une société démocratique", ordonnant au PKK de "déposer les armes" et de "se dissoudre".

S'adressant aux proches de personnes tuées ou blessées par des attaques du PKK, M. Erdogan a assuré qu'il n'y avait rien dans cette initiative "qui puisse déranger les esprits sacrés de nos martyrs".

Il a estimé que la Turquie serait gagnante, ainsi que "nos enfants", avec "la garantie de lendemains qui chantent".

Le dirigeant turc a néanmoins prévenu: "Notre poing sera toujours prêt si la main que nous tendons n'est pas saisie ou si elle est mordue".

Cette trêve, si elle est respectée et débouche sur un accord de paix, mettrait fin à quatre décennies de guerilla qui ont fait au moins 40.000 morts.

Ankara considère le PKK comme une organisation "terroriste", tout comme ses alliés occidentaux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.