Mardi 27 mai 2008 à 14h19
DIYARBAKIR (Turquie), 27 mai 2008 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dévoilé mardi un projet d'investissements pour le sud-est du pays, à majorité kurde, qui vise à réduire les disparités entre cette zone et l'ouest industrialisé de la Turquie.
Lors d'un long discours à Diyarbakir, la principale ville du sud-est turc, M. Erdogan a expliqué que de nouveaux fonds, 800 millions de dollars (507 millions d'euros) pour la seule année de 2008, seront consacrés à des projets d'infrastructures.
Ces investissements auront pour objectif de raviver le projet d'Anatolie du Sud-Est, un gigantesque programme de développement (barrages, irrigation, développement social) lancé dans les années 1980, a dit M. Erdogan.
M. Erdogan avait annoncé en mars que son gouvernement envisageait d'investir jusqu'à 15 milliards de dollars (9,5 mds d'euros) sur cinq ans dans cet immense projet.
Les subventions seront augmentées, surtout au petites et moyennes entreprises (PME) de la zone, théâtre depuis 1984 de la rébellion séparatiste des parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Plus de 30.000 hectares de terre déminés à la frontière syrienne seront rendus à l'agriculture, a-t-il aussi précisé.
Le Premier ministre a indiqué en outre que le groupe public de radio et télévision TRT allait lancer une chaîne qui diffuserait essentiellement dans les "langues natales" de cette région frontalière avec la Syrie, l'Iran et l'Irak, c'est-à-dire en kurde mais aussi en farsi et arabe.
La TRT diffuse depuis 2004 certains programmes en kurde, une décision qui à l'époque avait favorisé l'ouverture des négociations d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne.
M. Erdogan est soumis aux pressions dans son pays et des Etats-Unis pour accompagner les mesures militaires contre le PKK par des initiatives politiques et économiques en faveur de la communauté kurde, afin d'éroder le soutien populaire au PKK.
Les Etats-Unis, comme la Turquie, considèrent le PKK comme une organisation terroriste. Washington fournit des renseignements à l'armée turque pour les raids aériens qui visent depuis la fin de l'an dernier les bases du PKK dans le Kurdistan irakien.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.