Page Précédente

Turquie: Erdogan dénonce le "chantage" des grévistes de la faim kurdes


Samedi 3 novembre 2012 à 15h06

ANKARA, 03 nov 2012 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi qu'il ne céderait pas au "chantage" des détenus kurdes grévistes de la faim qui veulent l'assouplissement des conditions de détention du chef des rebelles séparatistes du PKK Abdullah Ocalan.

"Ne faites pas de chantage (...) nous ne libérerons pas le chef terroriste simplement parce que vous le demandez et que vous avez engagé une telle action", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours prononcé à Kizilcahamam, près d'Ankara, à l'occasion des dix ans de l'arrivée au pouvoir de son Parti de la justice et du développement (AKP).

Chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), Abdullah Ocalan a été arrêté et condamné à mort, une peine commuée depuis en réclusion à perpétuité. Il est détenu en l'isolement sur l'île d'Imrali (nord-ouest) depuis 1999.

"La peine de mort a été infligée au chef terroriste qui est responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes dans ce pays, et ce pays (...) a même levé cette peine de mort", a rappelé samedi M. Erdogan.

"Aujourd'hui, de nombreuses personnes sont favorables à un rétablissement de la peine de mort, selon les sondages, parce que les parents des morts souffrent pendant que d'autres font la fête en mangeant des kebabs", a-t-il ajouté en visant les responsables de la cause kurde à l'origine du mouvement de grève de la faim.

Depuis le mois de septembre, quelque 700 détenus politiques kurdes observent une grève de la faim dans des dizaines de prisons du pays. Parmi eux figurent plusieurs responsables du Parti kurde de la paix et de la démocratie (BDP), tous accusés de collusion avec le PKK, qui mène la lutte armée contre les autorités d'Ankara depuis 1984.

Ce mouvement, qui est entré samedi dans son 53e jour, a placé dans l'embarras les autorités turques, très critiquées pour leur politique répressive contre la minorité kurde.

Samedi encore, des échauffourrées ont opposé des militants de la cause kurde aux forces de l'ordre dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est de la Turquie). Au moins vingt manifestants ont été interpellés, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.