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Turquie: Erdogan demande le soutien de l'Occident contre le PKK


Lundi 21 novembre 2016 à 17h40

Istanbul, 21 nov 2016 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté lundi les pays occidentaux à soutenir la lutte d'Ankara contre le Parti des travailleurs du Kurdistan, accusant les Européens de laisser les rebelles kurdes agir librement sur leur territoire.

M. Erdogan, qui s'exprimait lors d'une réunion de l'assemblée parlementaire de l'Otan à Istanbul, a indiqué qu'il attendait un soutien des pays de l'Alliance contre "toutes les organisations terroristes", à commencer par le groupe Etat islamique et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Ceux qui ont une attitude indécise seront frappés à leur tour, tôt ou tard", a-t-il mis en garde, avant d'accuser l'UE, qui qualifie comme Ankara le PKK d'"organisation terroriste", de laxisme face aux séparatistes kurdes.

"Nous n'arrivons pas à digérer le fait que les membres du PKK (...) puissent se déplacer très librement dans des pays membres de l'Union européenne et afficher des portraits de leur chef dans les couloirs du Parlement européen", a déclaré M. Erdogan.

Ces déclarations interviennent alors que les relations entre l'UE et la Turquie, déjà tumultueuses, se sont tendues davantage après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet contre le président Erdogan.

L'UE a émis des critiques sur l'ampleur des purges qui ont suivi le putsch manqué, frappant notamment le principal parti prokurde, le HDP, dont les dirigeants sont incarcérés.

Les tensions ont atteint de nouveaux sommets ces dernières semaines, M. Erdogan évoquant l'organisation d'un référendum pour décider de poursuivre ou non le processus d'adhésion.

La Turquie, a-t-il déclaré dimanche, pourrait frapper à la porte de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), une structure coparrainée par la Chine et la Russie.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a pour sa part exprimé lundi la "solidarité" de l'Alliance avec la Turquie après le coup d'Etat manqué, ajoutant que la Turquie avait le "droit" de poursuivre les putschistes.

Il a toutefois ajouté avoir souligné à l'intention des autorités turques que ces mesures devaient être prises dans le cadre de l'Etat de droit.

M. Stoltenberg a reconnu, la semaine dernière, que plusieurs officiers turcs de l'Otan avaient demandé l'asile dans des pays membres de l'Alliance où ils servaient, à la suite des purges menées après la tentative de coup d'Etat en Turquie.

Lors d'un entretien à la mi-journée entre MM. Erdogan et Stoltenberg, la question de "pourvoir les postes turcs dans la structure de commandement de l'Otan" a été évoquée, a indiqué le chef de l'Alliance dans un communiqué.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.